Le 05 septembre 1923, un homme et une femme se marièrent. Lui était le dernier descendant, le dernier du nom de sa branche. Eux, ce sont mes grands parents paternels. Quatre-vingt-sept ans plus tard, nous étions 171 descendants à fêter, comme tous les deux ans maintenant, cette grande famille que nous sommes redevenus. 

De ses deux jeunes mariés sont nées douze enfants. Ces douze enfants m’ont offert 3 frères et 39 cousins et cousines (soit 43 petits enfants pour mes grands parents) que je connais tous. Ce chiffre a largement doublé avec la quatrième génération qui commence maintenant à assurer la survie de la tribu puisque la cinquième génération pointe le bout de son nez avec déjà 4 petits bouts de choux !

Cousinade 2010

Si je parle de cela, c’est qu’aujourd’hui je mesure ma chance de faire partie d’une grande famille qui s’entend bien. Souvent dans les conversations, j’entends pique et pendre d’histoire familiale plus que glauque, de guerre fratricide, de cousin banni, d’héritage meurtrier, de guerre de tranchées… Tout ce qui est le contraire de ma conception familiale. Et pour cause, je n’ai pas connu cela, ai vécu dans une harmonie familiale proche et éloignée faite de respect et d’amours.

J’ai toujours été étonné par le faible taux de divorce, comparé au taux national. 1 seul chez les 12, 4 ou 5 chez mes cousins. Et ce n’est pas un côté faux derche de façade, juste une réalité qui semble bien s’appeler amour quand je les regarde du coin de l’œil, même bien des années plus tard…

 Certes me diront certains le tableau ne peut pas être si rose. C’est vrai, il y a bien comme partout des secrets de famille, mais ils sont bien souvent de polichinelle, pas très graves, et si l’on n’en parle pas, c’est plus par respect que pour autre chose. Une ou deux entorses à cette entente familiale, que la cohésion du reste du groupe tente d’arranger par le dialogue et la compréhension, mais dans l’ensemble, ce que voulaient mes grands parents est maintenu : nous formons une tribu et si l’un de nous à besoins d’aides, d’une manière ou d’une autre la solidarité jouera. Héritage typique de la solidarité propre aux grandes familles protestantes, vous diront certains, je ne sais pas, mais le fait est…

Remarquez que notre histoire ne date pas d’hier puisque le premier ascendant reconnu et certain est né vers 1590. Il y en a d’autres avant, mais des trous généalogiques empêchent la certitude de la filiation. Un arrière grand-oncle, puis mon grand père avaient entrepris d’écrire l’histoire familiale. Un livre de 806 pages en est né. Véritable bible familiale, Plus qu’une simple généalogie, c’est l’histoire de la famille, avec anecdote, bonheur ou malheurs. C’est aussi les multiples branches qui sont créées au fils des générations. Connaître cette histoire est une chance inestimable. Savoir que mon premier ancêtre connu était tanneur de peau à Montélimar aux XVes siècles me fait toujours sourire…

Ce livre, voici un an que j’ai entrepris de le numériser pour pouvoir en faire une troisième édition. La première a été tirée à une cinquantaines d’exemplaire dont certains, par le jeu des héritages ont atterri dans des mains non familiales… La deuxième, celle de mon grand père, dont je possède une édition a été tirée à l’époque à 125 exemplaires. Il est donc temps d’en faire une troisième pour les générations futures, et au passage, en profiter pour faire une mise à jour généalogique, puisque la dernière remonte à 1976…

Quoi qu’il en soit, ce week-end fut donc celui de la cousinade, jamais nous n’avions été si nombreux, et je suis certain que mes grands parents s’ils avaient encore été de ce monde auraient été heureux de voir ce qu’était devenue leur descendance… 

Rendez-vous a déjà été pris pour 2012… pourvu que cela dure !