De tous mes étangs, c’est celui que je préfère. C’est le premier, le plus petit, le plus sauvage. Pas de murets bétonnés pour délimiter la terre de l’eau. Une partie des rives reste même marécageuse, et l’on peut, si l’on a de la chance, observer de petite bestiole sauvage… (Mais pas comme celle de la miss Tippie…)

Etang de Trivaux

Tandis que la Juliette d’Yves Simon marche au bord de l’eau, j’observe ces couples de fins d’été, ceux qui ont tenu le coup contre vent et soleil. À voir la fougue et l’appétit avec lequel ils s’embrassent, cela ne fait pas longtemps qu’ils fricotent. Ils doivent encore en être à l’époque des promesses d’un avenir radieux.

Un peu derrière, j’aperçois ces couples qui ont déjà sauté le pas depuis longtemps. Ils les couvent d’un regard envieux, tandis que d’un autre ils surveillent que leurs jeunes progénitures n’aient pas l’idée soudaine d’apprendre à nager sans le faire exprès !

Et ce type en costard cravate, que fait-il là ? Il décuve d’un mariage un peu trop arrosé ? Ou alors il vient de fuir un repas de future belle famille, la peur au ventre parce que brusquement il a réfléchi plus loin que le bout de son amour ? Ou ? Que peut faire un type, un dimanche après midi ensoleillé, en costume et la cravate de travers, autour d’un étang qui sert de lieux de balade dominicale à nombre de familles locale ; si c’est pour un suicide, l’heure et le lieu sont mal choisis !

Enfin, j’allais oublier, la race des pêcheurs du dimanche passés au stade pro ! Mitraillette de gaule posée sur râtelier électronique qui bip en cas de prise !

Etang de Trivaux

On n’arrête pas le progrès ! Avec tout cela, ils arrivent de bonne heure et piquent les plus belles places, celle sur l’herbe bien grasse, juste au bord. Et avec leurs bardas, ils s’étalent et prennent l’espace d’au moins trois couples d’amoureux tendrement enlacé !

Tiens Il y a la Lassie de ses deux tourtereaux qui me regarde… Va falloir que j’y aille…

Etang de Trivaux

C’était encore un joli dimanche après midi ensoleillé…