— Chef ! vous avez vu ? Les impromptus fêtent leurs 5 ans ! pas mal par ce temps de crises !
— 5 ans ? Combien ?
— Quoi combien ?
— Et bien chiffre d’affaires ? Capitalisation ? Rentabilité ? Prix de vente ? Du concret quoi !
— Heu ben, je n’en sais rien moi…
— Et bien, renseignez-vous ! Une affaire vielle de 5 ans si elle marche, est une bonne affaire ! Elle marche bien comme affaire ?
— Ben… Heu… Oui… Toutes les semaines il y a du monde, ceux que l’on ne voit pas, et puis tous ceux que l’on voit, souvent les mêmes…
— Fidélisation de clientèle ? Très bon… Et cela rapporte combien ?
— Ben… Heu… Rien je crois… Du moins financièrement… Parce que coté intellect…
— Mais on s’en fout de l’intellect, comment cela pas de bénéfice ? 5 ans d’existence, fidélisation de la clientèle, gros trafic, et pas de bénéfice ?
— Ben non, c’est gratuit…
— Gratuit ? gratuit ? Ils rentabilisent par la pub, ou par des sponsors ou je ne sais quoi ! gratuit cela n’existe pas ! tssss et le personnel il le paye comment le personnel ? Hein ? vous qui êtes si malin ?
— Ben heu, ce sont des bénévoles, et puis les clients, du moins les participants, quoi, juste pour le plaisir…
— Mon petit Alain, rappelez-moi quel siècle l’on est ?
— Ben le 21e patron !
— Et aux XXIes siècles vous me parlez encore de bénévolat ? De gratuité, de… Comment vous dites ? Heu… plaisir ? Juste comme cela sans intérêt financier ? Moi j’appelle cela de la décadence mon petit Alain, de la décadence ! Parfaitement, 5 ans sans faire un bénéfice, on croit rêver…
— Oui, mais c’est un bon site…
— Un bon site ! Qui ne rapporte pas un kopeck mais un bon site qu’il me dit ! Pourquoi croyez-vous que je vous paye mon petit Alain ? Hein ?
— Ben pour trouver de bonnes affaires pas chères et les revendre très cher !
— Et vous croyez que vos Zoulous bénévoles vont me rapporter des sous ? Non ? Alors, laissez tomber les mots et retrouver vos chiffres mon petit Alain ou vous pourriez bien goûter vous aussi du bénévolat !
— Oui Patron… n’empêche que…
— Oui ?
— Non, rien patron…
— Du bénévolat, n’importe quoi, et pourquoi pas l’imagination au pouvoir pendant que l’on y est !