Les feuilles mortes se ramassent à la pelle…
À ce sujet, je voudrais vous faire quelques remarques, Monsieur Prévert, je pense que des obsessions certainement poétiques vous font oublier quelque peu le sens des réalités !
Il va de soi que vous n’avez jamais de votre vie, eu à vous débarrasser de millier de feuilles indésirable que le vent fripon s’échine à vouloir empiler devant nos portes, sur nos routes et chemins ! Car, si tel avait été le cas, jamais vous n’auriez utilisé une pelle. Non, il existe des instruments bien mieux adaptés. Ainsi, par exemple, vous auriez pu écrire : les feuilles mortes se balaient à l’appel (sous entendus l’appel de l’automne…), ou encore : les feuilles mortes se ratissent au râteau… Et je ne vous parle même pas des souffleuses trop bruyantes qui font croire aux cantonniers qu’ils sont des hommes modernes et de leur temps ! N’empêche, essayer donc un peu de vous appuyer sur une souffleuse à feuille...

Mais je m’égare, tout comme vous, Monsieur Prévert.
Alors que le sujet était les feuilles mortes, que vous n’avez même pas l’outil adéquat, je vous le rappelle, vous voilà, en préambule, nous parlant de toute autre chose !

Notez bien que je cite :

Oh ! Je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amis
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui

Là, vous nous parlez bien de l'été ? C’est certain, le soleil tout cela, c'est vrai que c'était le bon temps, pas de feuilles par terre, tranquille quoi. Mais complètement hors sujet ! Parce qu’aujourd'hui, on ne peut pas vraiment parler de soleil brûlant, même avec le réchauffement de la terre… Soyons concrets que diable ! Que vient donc faire dans cette galère une saison qui n’a pas sa place ici ?

Rien que pour le plaisir d’amuser encore un petit peu vos petits camarades, je ne résiste pas à relire quelques autres perles de votre devoir :

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n'ai pas oublié…
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi
Je ne reviendrais pas sur ce que j’ai dit plus haut à propos de pelle et autre ustensile, mais après vous nous dites ne pas avoir oublié ! Oublié quoi ? Que les feuilles mortes se ramassent ? Si vous l’aviez fait, ne serait-ce qu’une fois dans votre vie vous sauriez que, chaque année quand on les voit par terre, c'est le souvenir du fameux mot de Cambronne qui vous traverse d’abord l’esprit ! Les souvenirs et les regrets momentanés de n'avoir pas les moyens de payer quelqu'un pour utiliser le balai et votre fameuse pelle à notre place, si vous voyez ce que je veux dire ! Eh oui, chaque année on recommence…

Et le vent du nord les emporte
Dans la nuit froide de l'oubli.
Tu vois, je n'ai pas oublié
La chanson que tu me chantais.

Oui, et bien, parlons-en du vent, qu'il soit du nord ou d'autre part, il m'énerve ! Vous arrivez enfin à rassembler vos feuilles en un tas conséquent, et hop, petit coup de vent qui éparpille tout, rien que pour vous embêter ! Sans compter les retardataires qui choisissent ce moment pour se décrocher du platane, agaçant! mais alors à un point…

C'est une chanson qui nous ressemble
Toi, tu m'aimais et je t'aimais
Et nous vivions tous deux ensembles
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais
Mais la vie sépare ceux qui s'aiment
Tout doucement, sans faire de bruit
Et la mer efface sur le sable
Les pas des amants désunis.

Là, vous m'épatez, Monsieur Prévert, comment faites-vous pour penser à tout cela en passant le balai ? Moi je n’y arrive pas. Et puis franchement, il y a d'autres moments pour penser à sa belle. Quant au sable et la mer, il faudra m'expliquer le rapport. Déjà que les feuilles m'énervent, mais si en plus on rajoute du sable !

Non, MonsieurPrévert, j'arrête là. Votre copie n'est franchement pas bonne. Vous n'avez pas dû en ramasser souvent, des feuilles, dans votre vie ; parce que sinon vous sauriez que l'on ne les ramasse pas qu'une fois, mais que là, c'est parti pour au moins 2 mois ! Vous êtes vraiment hors sujet, c'est à revoir de fond en comble. Ne mélangez pas tout dans un seul texte. Vous êtes bien trop confus ! Un peu de clarté et de concision que diable ! Vous comprendrez certainement que votre devoir ne mérite même pas la moyenne, et qu’heureusement ce ramassis de bêtise sera vite oublié au fond d’un vieux classeur. Monsieur Prévert, j’ai l’impression que l’écrit ce n’est pas votre truc et je m'y connais…

Au suivant… Alors Monsieur Queneau, encore un cas intéressant, décidément je suis gâté cette année…
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Ce petit texte dans le cadre des impromptus de cette semaine, avec comme incipit: Les feuilles mortes