Un soir, l’on s’endort tranquille, les démons intérieurs enfin rangés à leurs places, tout va bien que l’on se dit, peut importe la solitude, le boulot, les râteaux, il faut relativiser êtres heureux, et l’on finit par l’être, on appellera cela la crise des trente-trois ans…
Et puis dix ans après l’on se réveille, avec aux creux du ventre cette sensation que l’on croyait oublié, ce mal-être, ce vide qui vous prend à la gorge… les milles et une questions qui reviennent, les tiroirs bien fermés qui s’entrouvrent laissant ressortir les vieux démons que l’on croyait oubliés, les amours platoniques impossibles, les réels fiascos qui ont sonné le glas de mes espérances.
Coté boulot, 10 ans de presque bonheurs, et puis le retour à la réalité, on vieillit, on fatigue, ce boulot est crevant, stressant, il faut penser à se reconvertir, prendre du galon, et puis la crise, belle excuse, qui vous replonge dans la réalité brute, plus de boulot ou si peu, il faut de nouveau se vendre, accepter n’importe quoi, retours de l’angoisse de l’avenir et de la réalité de l’intermittence.

Faut-il que tous les dix ans l’on se remette en question ? Ce qui soit dit en passant n’est pas forcément un mal, mais pourquoi faut-il que l’on se sente si mal dans cet imbroglio de pensées ?
Pourquoi l’avenir perd-il brusquement de sa saveur ?
La peur de vieillir seul, non pas abandonné, il y a du monde autour de moi, mais seul, sentimentalement parlant, ce moment, le pire, où finissant une soirée, quittant des amis, revenant de vacances ou du boulot, l’on retrouve son chez soi, mais pas une épaule où poser sa tête, personne à qui offrir un sourire ou un baiser. Juste la tristesse de la solitude…
Et quel avenir professionnel ? Carrément changer d’horizon ? Tout envoyer balader, prendre une autre route ? Persévérer dans un boulot que l’on aime et à qui l’on a tout donné ? Même si dans les périodes difficiles comme maintenant l’on s’aperçoit que beaucoup de gens vous oublient... Au moins, l’on reconnaît les vrais amis et les autres (les plus nombreux !)

Bref, 43 ans et toutes mes dents, année du renouveau ? De la déchéance ? De la continuité ?

Bon ben va aller me faire un Courtemanche moi, c’est mieux que les antidépresseurs ;-)