Plein les yeux, comme cela, sans prévenir ; des milliers de petits points multicolores qui dansaient devant lui. Aveuglé d’un coup par l’éclat du flash, Jojo pila net. Il n’aimait pas les photos, les gens le savaient pourtant. 

Il devait être une heure du matin sur cette départementale qui traversait cette banlieue trop parisienne. Jojo avait stoppé la voiture. Il regarda dans son rétroviseur. Le véhicule des gendarmes était à environ 50 m. On ne lui avait pas demandé avant de prendre cette photo, et c’est cela qui l’énervait. Pour le reste, il s’en moquait, sa 306 était volée. Jojo mit les feux de détresse et enfila la veste jaune de sécurité qui trônais sur le dossier du siège, on ne badine pas avec la sécurité. Il sortit et huma l’air frais de la nuit. La nuit, l’air a toujours une odeur particulière. Il discerna deux silhouettes derrière le pare-brise de l’appareil photo. Calmement jojo ouvrit le coffre. La bête était là, il ne l’avait pas encore essayé. Magnifique lance-roquettes RPG-7 de fabrication soviétique. Il se saisit de l’engin, ouvrit la petite caisse au fond du coffre, se saisit d’une munition qu’il inséra avec précaution jusqu’au petit clic. Il vérifia la sécurité, se saisit de l’engin et se retourna pour faire face à sa cible. Il épaula, plaça d’un geste sûr le viseur en face de son œil. Les portes du break s’ouvrirent brusquement et les deux gendarmes partirent en courant. Ils ne tenteront même pas d’utiliser leurs armes de service, à 50 m, pensez-vous… Jojo vérifia une dernière fois sa visée, et appuya sur la gâchette. Le bruit était toujours aussi effrayant. C’est à peine s’il a eu le temps de remarquer le coup de boutoir sur son épaule. En plein dans le mille. Une belle explosion, suivis de gerbe de feux de toutes les couleurs, du bleu, du rouge, du vert, du jaune. Un vrai feu d’artifice, mais juste le bouquet final. De toute façon, le bouquet final, c'est ce qu’il préférait ! Jojo rangeait déjà le matériel dans le coffre, derrière lui le spectacle continuait, agrémenté de quelques explosions. Il reprit tranquillement sa route. Quelque chose le chagrinait, il avait le sentiment d’avoir fait une bêtise. Il se disait que Bébert, son chef ne sera pas content. C’est vrai, les roquettes elles étaient prévues pour le fourgon blindé, et c’est cher une roquette ! Ah non, c’est certain, Bébert il n’allait pas être content. Mais aussi, il ne fallait pas le prendre en photo le jojo, il a horreur de cela ! C’est vrai quoi !
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C'était ma petite participation aux impromptus littéraires de cette semaine dont le thème est un petit feu d'artifice…