C'était le dimanche 9 mars 2008, rappelez-vous. Je me suis levé tôt pour un dimanche, c'était les élections et j'avais du boulot, France 3 m'attendait sur Rouen pour leurs directs de la soirée électorale. Rendez-vous à 14 heures à la mairie. Et puis ce dimanche, je savais déjà, je l'avais décidé, que notre histoire d'amour, notre cohabitation vivaient ces dernières heures ! J'avais décidé de reprendre ma liberté, j'avais décidé que ce serait aujourd'hui, dans quelques heures, j'avais décidé qu'en rentrant ce soir, vers 2 ou trois heures du matin, qu'une dernière fois l'on se ferait plaisir, et puis que lâchement, je lui montrerais la porte, que tout aussi lâchement je dirais que c'était la dernière fois, bye bye baby et que demain matin je ne voulais même plus entendre parler d'elle ! Que ce serait mieux comme cela. Il ne faut pas croire, ce n'est pas facile, après 25 ans passés ensemble, faire une croix sur cette vie... Cela faisait déjà 2 ou 3 mois que j'y pensais, 15 jours que j'avais commencé à prendre des petites pilules pour m'aider à passer le cap, pour calmer mes éventuelles angoisses, pour mener à bout ma décision irrévocable... 

Et je l’ai fait ! Comme je l'avais décidé !

Oh bien sûr, cela n'a pas été aussi facile que ce que je pensais, mais moins dur que ce que m'en disaient certains. Pendant plusieurs mois, elle prenait un malin plaisir à me rappeler à son bon plaisir, me narguait en s'affichant avec d'autre, se débrouillant pour être dans les mêmes soirées que moi, les mêmes restaus, les mêmes cafés... limite harcèlement... mais j'ai tenu, le sourire en coin, faisant celui qui ne voyait pas, chacun sa vie maintenant.

 Eh oui, il y a un an j'ai fumé ma dernière clope, mon dernier cigarillo, et très honnêtement, même si deux ou trois fois j'ai été tenté, ce ne fut pas aussi dur que mes essais précédents. J'ai arrêté grâce au Champix, absolument étonnant, si vous pouvez supporter les effets indésirables assez puissants, dirons-nous ! Étonnant, quand je pense qu'après 25 ans d'intoxications régulières, au bout de quelques jours de ce médicament, non seulement je ne ressentais pas de manque, mais aucune envie non plus, y compris en présence de fumeur, et là, j'avoue, que je n'y croyais pas... depuis l'arrêt du traitement, si je dois admettre avoir été tenté quelques fois, en général en fin de soirée, cela n'a jamais duré plus que quelques secondes. 

Cela fait au moins 3 mois que je n'ai plus eu aucune tentation.

 Un regret ? Oui ! J'aimais fumer, et surtout un bon cigare, l'été, dans le jardin, après un bon repas avec des amis, un cognac ou un bon vin à la main ! 

Autre chose, en forme de petite réflexion pour les ex-fumeurs, je me suis toujours interdit d'emmerder les fumeurs, et mes congénères devraient en faire autant. J'ai remarqué que les anti fumeur les plus virulents que je connaisse sont souvent des anciens fumeurs, et ces anti fumeur ont retardé au moins de 2 ou 3 ans ma décision d'arrêt. Oui je sais j'ai un esprit de contradiction, mais ils m'emmerdaient tellement, que pour rien au monde je ne leur aurais donné ce plaisir d'arrêté. Et je crois que si aujourd’hui un de ces connards intégristes (marche aussi au féminin) venait me féliciter, je reprendrais sur le champ une clope ! Je n'ai jamais aimé les extrémistes, et encore moins ceux qui veulent mon bonheur contre mon gré. Il y aura toujours des fumeurs impolis, et des anti fumeur tout aussi impolis...

 Pourquoi je cause comme cela moi ? Alors que je devrais être content ! Ah ben vi, il y a des trucs que je ne supporte pas, et les donneurs de leçon sont en tête de liste, ceux qui savent, ceux qui ont "le droit" avec eux, tous ses pauvres petits choux à qui nous rendent la vie si insupportable...

Bon, aller, pour fêter cela, si j'allais m'en griller une?

Mheu non, je déconne...

Un an, putain, un an déjà...