Des fois, l’on se dit que l’on est vraiment peu de chose. Après le boulot de Nice, je m’étais dit : vacances !!! Quelques jours à la maison, et après je ne sais pas trop où, mais un mois de boulot quasiment non-stop, m’ont mit sur les rotules…
L’avion doit décoller de Nice mercredi vers 8 h 30. Mardi soir, en me couchant, j’ai de nouveau ressenti cette douleur vive et rapide, la même que samedi. Pernicieuse, elle commence dans le dos, juste sous les côtes, du côté droit, un peu comme un muscle froissé, mais rapidement elle lance ses épines acérées à l’assaut du flanc, et du ventre. Impossible de vraiment la localiser, si ce n’est la partie droite qui semble atteinte. À gauche, tout va bien (une fois n’est pas coutume par les temps qui court !) Je n’avais jamais eu mal comme cela, la moitié du ventre et du dos paralysé, tous mouvements devenant une horreur… Donc samedi j’ai pris un anti douleurs bien tassé, et quand le médecin appelé d’urgence arrive, je n’ai quasiment plus mal. Il me prescrit, dans le doute, une analyse d’urine, et roule jeunesse…
Mardi soir, en sortant du resto, quand la douleur est revenue me faire coucou, je n’ai pas attendu d’en savoir plus. 1 000 mg de paracétamol, viennent vite à bout de la bête. Six heures de sommeil bien méritées et sans histoire.
Alors que l’eau de la douche, chaude et vivifiante, ondoie joliment sur mon corps fin et svelte, quoique peu musculeux, j’entends les violons d’Hitchcock qui s’approchent de la douche ! Swing, swing, swing (si vous ne comprenez pas, z’avez qu’à réviser vos classiques cinématographiques…). L’ennemie n’est pas cachée derrière le bout de plastique faisant office de rideau, mais sa première pointe, aiguë au possible, je l’ai bien sentie passer. Juste sous la côte, profitant de ma nudité extrême, il récidive immédiatement. Swing, Swing, Swing… Il ne manque au tableau que le sang s’écoulant par la bonde !
Il est très précisément 6 heures 30, dans une demi-heure le taxi est là et l’avion m’attend… Une seule solution, qui a marché avec bonheur jusque-là, la fée Paracétamol. Une fois sur Paris, il sera temps de prendre rendez-vous avec le toubib et de voir de quoi il en retourne…
Les taxis ne sont pas là, 20 personnes à acheminer vers l’aéroport, finalement ils arrivent, et enregistrement in extremis. Il restait 2 minutes ! Dans le stress, la douleur avait disparu, brave petit cachet me dis-je… Que je suis donc innocent des fois ! À peine poser le cul sur le siège de l’avion, plié en deux, pour cause de dossier trop proche, mais dans les normes, la voilà qui revient insidieusement cette douleur langoureuse des violons de l’automne. Apparemment, elle aime bien la position imposée, les dents sur les genoux, compressant à merveille le bassin et le ventre. Ce qui en temps normal est juste désagréable pour un voyageur aux grandes jambes, devient vite un calvaire pour moi. Mais qu'est-ce que c’est que ce bordel ? J’ai l’impression de cumuler un lumbago virulent avec une péritonite aiguë cuite à point ! L’angoisse monte, ce qui n’arrange pas les choses. Tiens, je n’ai pas eu l’appendicite ! Mais oui, mais alors, pourquoi d’abord le dos ? Un lumbago, ben, mais alors, pourquoi le ventre ? etc… Et pourtant, je reste stoïque, voire souriant à l’égard de mes petits camarades de voyage qui ne se doutent de rien. On a sa fierté mal placée où l’on peut. L’iPod sur les oreilles, on essaye de faire passer le temps qui s’acharne à s’allonger, plus que de coutume !
Enfin, Orly tant attendu. La position debout semble arranger les choses. Billevesée, juste le temps pour l’infâme de reprendre sa place de plus belle au fin fond de moi. Et que je te pique, t’astique, coupe, trifouille, brûle, détruise et je ne sais quoi encore. Je prendrais bien un couteau (heureusement, interdit dans les avions, maintenant je sais pourquoi) pour couper ce flanc droit que je supporte de moins en moins. Je ne rêve que de position couchée, qui je le pense devrait calmer la douleur. Naïf que je suis ! Il me faut encore récupérer ma voiture au P4 et retrouver enfin mon Home sweat home…
Le coup de grâce, aura certainement été la voiture, qui heureusement docile et avec l’aide du GPS m’aura évité les embouteillages parisiens. Si ce jour, vous avez vu un zombie conduire une 306 sur le coup de 11 heures du matin, vous me connaissez donc !
Petit passage obligé chez mère, qui devant l’urgence de la situation (ah, que ferait-on sans sa maman ?) m’emmena illico presto à la clinique du Plateau. À noter, qu’avec le père, à nous trois et en 3 mois nous avons écumé les urgences de trois hôpitaux du coin. Béclerc pour le poumon de papa, Percy pour le pied cassé de maman, et moi. Bon dans les parages il reste encore Marie Lanelongue et Pompidou. Il paraît que le frère en tremble déjà !
En moins d’une heure, et une échographie plus tard, le perfide est démasqué. Colique néphrétique droite (pour la droite, je savais déjà !). Juste un petit calcul de 5 mm qui n’a rien trouvé de mieux que de venir me faire chier pisser ! Quelque minute plus tard, je suis sous perfusion d’anti douleurs… Quel nirvana…


Garçon ou fille? Heu, c'est un calcul! (et me demandez pas où, je n'y pige que couic!)