La soirée aurait dû être bonne. Pendaison de crémaillère chez une copine au programme. Le seul hic, c'est le quartier. Bastille ! et Bastille, un samedi soir, c'est le rendez vous de tous ce que la banlieue compte de 94 et 93 (prononcer neuf-quatre et neuf treize pour faire chébran!), de Bobo en goguette et de Parisien à la pointe de la mode. Bastille, ancien quartier populaire et sympa, devient inaccessible, surtout en voiture. Le deuxième hic, c'est que je suis banlieusard moi même, et hors voiture, pas de soirée à Paris. Sachant que les transports en commun sont surtout prévus pour les Parisiens, et que la banlieue est un peu oubliée par les plans de transport de nos amis de la RATP (quand ils ne sont pas en grève) cela veut dire que pour rentrer chez moi, il faudrait que je reparte à 23 heures, dernier carat... Tu parles d'une soirée ! le taxi ? malheureux, tu n'y penses même pas, déjà il faut en trouver qui fassent la banlieue, et c'est pas gagné. Quand vous tombez enfin sur la perle rare, mieux faut s'appeler Crésus une fois la barrière du périphérique passé. Tarif de nuit, plus tarif banlieue, plus forfait prise en charge, c'est le Jackpot assuré pour le chauffeur. « Ben oui, mais je rentre à vide après... » m'a un jour expliqué, l'air dépité et malheureux, un pauvre chauffeur qui devait certainement porter tout le poids du monde dans son break Mercedes, et à qui je venais de lâcher 40 euros pour faire gare du Nord/Clamart. Soit la distance faramineuse de treize kilomètres. C'est cher l'essence pour les taxis !Heureusement, c'était mon patron qui régalait. Bon, et le deux roues ? À Paris, merci, j'ai testé, et j'ai pas mal de pote qui on put visité gratuitement les urgences d'hôpitaux ultras modernes de Paname... Bref, finalement ma bonne vieille 306 fera l'affaire !

Revenons à nos moutons voitures. Arrivés vers 21 heures place de la Bastille, tous devaient bien se passer. L'oeil au aguets, vers la moindre portion d'espace disponible, l'autre surveillant les slaloms permanents de tout ce que la route compte de véhicule différent à une, deux, trois ou quatre roues. Il en manque un troisième pour surveiller le piéton inconscient traversant comme dans un jeu vidéo, semblant préférer le feu vert aux rouges et évitant le plus possible les bandes blanches au sol, censé délimiter « les passages protégés ». Ce doit être pour la montée d'adrénaline du samedi soir ! Mais l'idée fixe du moment reste quand même la recherche de la place en or, le nirvana du stationnement, le paradis de l'automobiliste. Eh bien ce soir, les Dieux n'étaient pas avec moi. J'avais dû les énerver, ou je ne sais pas, mais une heure après j'étais toujours comme un connard idiot, à mon volant, à un kilomètre du lieu des festivités ! J'ai dû visiter, tous les boulevards et rue que le coin comporte. Plus besoins de plan, pour savoir où se trouvent les innombrables sens interdits dont le seul but semble uniquement de vous éloigner de la terre promise. Humiliation suprême, les salauds chanceux, justes devant vous, qui profitent d'une place se libérant subrepticement. J'en compte pas moins de quatre. De là à devenir parano, et à penser au coup monté, rien que pour m'embêter, j'avoue que...
Bon, finalement, sentant un certain énervement monter en moi, j'ai lâchement abandonné la partie et suis rentré dans ma banlieue en posant un beau lapin à la place de la bastille et à la fête programmée. :-(
N'empêche, Parigot de naissance, c'est bien la première fois que le sort s'acharne ainsi sur moi, et que ma bonne étoile me laisse ainsi tomber. D'habitude, c'est moi qui suis juste devant la place qui se libère ! Peut-être avait-elle un rendez-vous, elle aussi ;-)


Heu, ben y'a pas toujours du monde place de la bastille...


Ce soir, c'était plutôt comme cela...