Si si, je suis sûre que vous connaissez bien Mr le Beauf. Vous savez c'est lui qui vient de s'achetez ce beau 4X4 tout neuf, spécial 20 litres aux cent, prévus pour les grosses ornières des chemins caillouteux parisien. Ce véhicule tous terrains qui permet de ce frayer un passage dans les lacs de boue des Champ Élysée et de grimper sans problème les longues routes sinueuses de la butte Montmartre. Et bien figurez-vous que je l'ai croisé cet après midi. Il s'est arrêté à côté de moi, bien obligé par l'arrogance d'un feu rouge vraiment mal placé qui obligea son bolide à stopper sa fugueuse course folle. Bien entendu, détail qui ne trompe pas, il avait son téléphone greffé sur l'oreille. Par contre il semble qu'il avait oublié son berger allemand à la maison (ou alors il était enfermé dans son coffre). Donc, Mr Le Beauf avait l'air en grande discussion avec sa maîtresse/femme/patron/client (rayer la mention inutile), quand surgit derrière lui une arrogante camionnette rouge, atrocement décorée par une pauvre lampe bleue clignotante et tous Klaxon dehors. Mais grâce à Mr Le beauf, l'outrecuidante fut bien obligé de faire fi de son intention manifeste de traverser ce carrefour malgré l'interdiction du feu manifestement toujours au rouge fixe. Tandis que j'essayais de me remémorer quelque fraguement de code de la route, ingurgiter à la lointaine époque du passage de mon permis, concernant les véhicules dit prioritaires. Mr Le Beauf continuait sereinement sa conversation. Il donna bien de temps en temps un coup d'oeuil à son rétroviseur, mais l'insistance bruyante qui lui collait au cul n'eut pas l'air de le déranger plus que cela. Je tentais à mon tour de lui faire un petit signe de la main pour lui indiquer de ce placer devant moi afin de laisser passer ce pédant et ne plus subir ainsi sa nuisance sonore qui me devenait insupportable. D'un petit signe de tête accompagné d'un sourire, il me fit comprendre que son beau 4X4 était également fort bien insonorisé. Finalement, le feu passa au vert, et prenant son temps, tranquillement et sans quitter son téléphone, il engagea ce qui devait être la première et s'introduisit dans le carrefour suivi comme son ombre par l'impétueux bruyant qui réussi dans une magnifique queue de poisson à le doubler non sans marquer son agacement par quelques gestes du bras par la fenêtre.
Je poursuivis ma route en écoutant le flash info. Vous saviez que c'était la journée de la courtoisie au volant ? D'où le ton de ce billet. J’aurais bien eu quelques idées de dessins pour illustrer la chose, mais ne sachant pas dessiner, on se passera d'illustration aujourd'hui :-(