Au fond du galetas... - Mot-clé - Écrit
Le blogue de Gilsoub
2024-02-05T17:28:54+01:00
Gisoub
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Dotclear
Que fait la pluie ?
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2011-10-27T17:51:00+02:00
2011-10-27T17:51:00+02:00
Gilsoub
Des mots...
Histoire
impromptus
Écrit
<p>« Mais que fait la pluie ? Tu peux me le dire Roger ? Nan, mais regarde-moi cette terre ! Sèche sur plusieurs centimètres ? On n’avait jamais vu cela ! »</p>
<p>Voilà ce que m’a dit le Grand qui regardait son champ aride, des fétus de paille en lieu et place de plantes vigousses… Depuis 5 mois, plus une goutte d’eau… La rivière d’irrigation à sec… Ce n’est pas naturel ce truc moi je dis !</p>
<p>Une catastrophe par chez nous ! </p>
<p>On est que des paysans, on vit de la terre, pas de sa poussière…</p>
<p>À la télé y disent que c’est le réchauffement climatique, les usines, tout cela. On voit plein de gens qui ont l’air intelligent nous expliquer des choses que l’on ne comprend pas ! Ah pour causer y cause, y’a pas à dire ! Mais cela ne fait pas revenir la pluie !</p>
<p>Parait, qu’ils ont envoyé des avions qui ont balancé un produit pour faire pleuvoir ; pas une goutte d’eau…</p>
<p>Les troupeaux meurent et la télé vient filmer notre malheur…</p>
<p>Au village, y disaient que c’est la faute du rebouteux, le Bossu, qui se serait vengée de ce que l’on lui a pris sa maison pour agrandir les terres du père Jean ! Ben il fallait bien qu’il la rentabilise sa nouvelle moissonneuse et pis les 3 hectares du Bossu, ben elle était en friche ; pour ces herbes rares et la faune qu’il disait ! En plus tous les rongeurs y venait s’y cacher après avoir dévasté nos champs à nous…</p>
<p>Le Bossu, s’il est rebouteux, c’est bien qu’il soit un peu sorcier, alors il a très bien pu jeter un sort pour se venger…</p>
<p>La mère Angèle l’aurait vu il y a 6 mois, courir nue dans la garrigue à la pleine lune. Et il vociférait des choses qu’elle ne comprenait pas, mais elle est bien sûr que c’était lui, elle a reconnu sa bosse… D’ailleurs, depuis ce jour-là il n’est pas tombé une goutte d’eau…</p>
<p>On a demandé au gendarme de lui dire de faire revenir la pluie, au député même, mais ils n’ont rien fait alors on a été le voir et il nous a dit que ce n’était pas lui…</p>
<p>Je ne sais pas qui a lancé la première pierre, juste là au coin de l’œil, du sang, il a crié en se prenant la tête… Il a voulu partir en courant… Le croche-pied c’était moi… Je ne sais pas pourquoi, le coup de pied, du moins le premier, c’était Gros Jean… Et puis je sais plus… J’ai tapé aussi… Avec les autres… Longtemps, peut-être… Jusqu’à ce que les gendarmes arrivent…</p>
<p>Alors j’ai vu le Bossu, il avait plus de bosses ! Masse informe dans une marre de sang ! C’est vrai que l’on a été un peu fort… Mais il avait commencé… Nous sans eau…</p>
<p>Alors voilà, on n’aurait pas dû, je regrette, Monsieur le juge, mais là il faudrait que l’on retourne aux champs, on a des familles à nourrir… Le bossu, lui, il n’avait personne…</p>
<p>Et puis n’empêche que le lendemain il pleuvait !</p>
<p>———————————————</p>
<p>Voici mon texte de la semaine dans le cadre du petit jeux des<a rel="external" href="http://www.impromptuslitteraires.fr/dotclear/"> impromptus littéraires</a>…</p>
http://blog.legaletas.net/index.php?post/2011/10/27/Que-fait-la-pluie#comment-form
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intériorité...
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2011-10-23T10:32:00+02:00
2011-10-26T21:44:58+02:00
Gilsoub
Des mots...
impromptus
Réflexion
Écrit
<p>-Je peux vous déranger dans votre méditation ? demanda le jésuite <br /></p>
<p>-Je vous en prie, si j’ose dire…<br /></p>
<p>-Ces trois jours de silence et de réflexion, vous ont-ils aidé ?<br /></p>
<p>-Oui… je pense… vous savez, au fond je crois que je suis un solitaire… mais…<br /></p>
<p>-mais ?<br /></p>
<p>-Mais je n’aime pas la solitude… J’aime la vie, j’aime les autres…<br /></p>
<p>-Quand je vous ai dérangé, vous pensiez à quoi ?<br /></p>
<p>-Je regardais la galerie de ce cloitre, le soleil qui découpe les porches, alternance de lumière et d’ombre, la vie en somme… Un jour tout est clair, et le lendemain… Au bout, la sortie, minuscule, à ne pas rater, sinon l’on se prend le mur…<br /></p>
<p>-Et c’est tout ce que vous pensez ?<br /></p>
<p>-Non, je me dis que je le photographierais bien…<br /></p>
<p>-Pourquoi ne le faites-vous pas ?<br /></p>
<p>-Je n’ose pas, c’est ici lieu de méditation, je ne voudrais pas déranger, un clic et c’est le risque de perdre le fil d’une pensée… et puis que penseraient-ils de moi ? Je suis censé méditer, et au lieu de cela je divague à d’autres occupations…<br /></p>
<p>-vous pensez que les autres pensent à ce que vous faites ?<br /></p>
<p>-Je ne sais pas… mais ils pourraient me juger !<br /></p>
<p>-Et vous ? vous jugez vous ?<br /></p>
<p>-Jamais… tout le temps… enfin oui et non… cela dépend… des autres…<br /></p>
<p>-Donnez-moi votre appareil photo…<br /></p>
<p>Le jésuite visa, et prit la photo puis rendit l’appareil…<br /><br />
<br />
<a href="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/phot1100407.jpg" title="impromptus"><img src="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/phot1100407.jpg" alt="impromptus" style="display:block; margin:0 auto;" title="impromptus" /></a><br />
(© crédit photo : Laurent)</p>
<p>-Voilà, vous avez votre photo…<br /></p>
<p>-Merci…<br /></p>
<p>-qu’avez-vous pensé de moi ? <br /></p>
<p>-J’ai pensé que c’était la première fois que je voyais un religieux prendre une photo !<br /></p>
<p>-M’avez-vous jugé ?<br /></p>
<p>-Heu non…<br /></p>
<p>-Vous êtes à l’ombre de vos pensées, avancez vous au soleil ! Vous verrez il y fait plus chaud !<br /></p>
<p>-Les idées bien plus claires…<br /></p>
<p>-Oui, il va être temps maintenant, elle vous attend…<br /></p>
<p>-Comment m’a t’elle retrouvé ?<br /></p>
<p>-Les voies du seigneur sont impénétrables…<br /></p>
<p>-Que va t’elle penser de moi ? Va t’elle me juger ?<br /></p>
<p>-Cela dépend si vous restez à l’ombre ou si vous préférez le soleil !<br /></p>
<p>-Que me conseillez-vous ?<br /></p>
<p>-Rien, je vous laisse seul juge…<br />
<br />
<br />
<br />
<br />***********************************************<br />
<br /></p>
<p><a href="http://www.impromptuslitteraires.fr/dotclear/index.php">Les impromptus de la semaine</a>, nous demandais de disserter sur une photo de Laurent…</p>
http://blog.legaletas.net/index.php?post/2011/10/22/interiorite#comment-form
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Prendre la plume…
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2011-09-21T12:19:00+02:00
2011-09-21T12:19:00+02:00
Gilsoub
Photos
Écrit
<p>Des paraphes et des écrits…</p>
<p>Juste tremper le bout de la plume dans l’encrier…</p>
<p>La laisser glisser sur le papier…</p>
<p>Dessiner de jolis mots…</p>
<p>Rien que pour toi…</p>
<p><a href="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/phot1100387.jpg" title="Plume"><img src="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/.phot1100387_m.jpg" alt="Plume" style="margin-top: 0; margin-right: auto; margin-bottom: 0; margin-left: auto; display: block; " title="Plume" /></a></p>
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Barbe à papa…
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2011-09-19T21:52:00+02:00
2011-09-19T20:58:20+02:00
Gilsoub
Photos
Ballade
fête
ville
Voyage
Écrit
<p>La roue tourne…</p>
<p>Odeur d’enfance…</p>
<p>Pomme d’amour et barbe à papa…</p>
<p>La vie est un drôle de manège…</p>
<p>Montagnes russes et petits chevaux de bois…</p>
<p>Tant que l’on s’amuse…</p>
<p><br /><strong><ins>Londres - Février 2011</ins></strong></p>
<p><a href="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/phot1100385.jpg" title="Grande roue à Londre"><img src="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/.phot1100385_m.jpg" alt="Grande roue à Londre" style="margin-top: 0; margin-right: auto; margin-bottom: 0; margin-left: auto; display: block; " title="Grande roue à Londre" /></a></p>
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Un soleil…
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2011-09-18T23:16:00+02:00
2011-09-19T08:01:53+02:00
Gilsoub
Photos
Écrit
<p>Un jour, un soleil a su percer mon coeur, </p>
<p>Un après-midi un soleil s’est mis à réchauffer mon âme, </p>
<p>Un nuit un soleil a chassé la brume de mes sentiments</p>
<p>Un matin un soleil a éclairé ma vie d’un jour nouveau…</p>
<p>Un soleil seul et unique…</p>
<p>Mon soleil…</p>
<p><strong><br /></strong><a href="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/phot1100384.jpg" title="soleil dans la brume"><img src="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/.phot1100384_m.jpg" alt="soleil dans la brume" style="margin-top: 0; margin-right: auto; margin-bottom: 0; margin-left: auto; display: block; " title="soleil dans la brume" /></a></p>
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Le cadeau (13 et fin)
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2011-08-31T12:00:00+02:00
2011-08-31T12:00:00+02:00
Gilsoub
Des mots...
Histoire
Écrit
<p>13 et fin…</p>
<p>Il brandit le sabre avec un petit sourire, et mère lui tendit la bouteille de champagne qu’elle cachait.</p>
<p>- Astrid, sort les coupes, ordonna-t’elle puis elle éclata de rire.</p>
<p>Dire que je me sentis idiot n’était pas la juste réalité, je me sentais aussi vexé de ne pas tout comprendre. Je me voyais déjà comme un jeune héros rebelle et romantique sorti d’un roman dramatique, faisant front à l’incompréhension familiale, et voilà que tout le monde se marrait en se préparant à boire le Champagne. J’avais dû manquer un épisode…
Mère prit sa coupe, et la leva vers moi :
« Nous buvons à la première rébellion, bien tardive certes mais bien réelle, de Gaétan vis-à-vis de ses parents. J’avoue que je commençais à désespérer et qu’il nous a fallu à ton père et moi pousser le bouchon un peu loin. J’ai même eu peur que tu acceptes ce cadeau empoisonné. À tes futurs amours mon fils ! »
J’en restais baba et ne savais plus quoi dire, alors j’ai juste souri, histoire de ne pas avoir l’air plus ridicule. Après tout, le champagne était bon…</p>
<p>© Gilsoub
Ce texte n’est pas libre de droit et de diffusion…</p>
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Le cadeau (11)
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2011-08-29T12:00:00+02:00
2011-08-29T12:00:00+02:00
Gilsoub
Des mots...
Histoire
Écrit
<p>11</p>
<p>Je rouvris les yeux et vit Astrid penché au-dessus de moi. J’étais en sueur. Je la fixais des yeux en commençant à revenir à la réalité. Ce n’était qu’un rêve, ou plutôt un beau cauchemar.</p>
<p>- Ben mon vieux, t’en fait du bruit ! C’est moi qui te fais peur ? Tu as alerté toute la maison avec tes cris… Le petit dej est prêt…</p>
<p>Il me semble que c’est en prenant ma douche que je pris ma décision. Le plus dur serait de l’annoncer, mais maintenant que j’avais décidé, la petite boule que j’avais depuis hier au soir niché au creux de mon estomac s’estompa petit à petit. Je me sentais de plus en plus ragaillardi !
J’attendis le dîner, que toute la famille soit réunie. Au dessert, je pris une grande inspiration et débitais le discours que je me répétais depuis le matin :
« Maman, j’ai bien réfléchi, mais je ne peux pas accepter ton cadeau. Ce n’est pas comme cela que je conçois l’amour, et même si cela doit te faire beaucoup de peine, je ne me marierai pas le 29 février. Maintenant, si tu le désires, et bien que je le regretterai, je peux quitter la maison, je ne te demande que quelques jours pour pouvoir m’organiser. »</p>
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Le cadeau (10)
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2011-08-28T12:00:00+02:00
2011-08-28T12:00:00+02:00
Gilsoub
Des mots...
Histoire
Écrit
<p>10</p>
<p>La façade de l’immeuble était simple et discrète, mais c’était bien ici. Il vérifia une dernière fois la publicité découpée dans un journal pour « public averti » qu’il recevait chaque semaine à la librairie, mais que son père ne mettait jamais en rayon.</p>
<p>Il repassa plusieurs fois devant la porte fermée et opaque, traînant le pas tel le badaud moyen qui ne ferait que se promener. Il hésitait, réfléchissait, tremblait un peu. L’émotion sans doute. Il prit finalement une grande inspiration, et après avoir jeté un dernier coup d’œil à la rue, s’engouffra sous le porche. Il poussa la porte sous l’œil froid et indifférent de deux vigiles baraqués, lunette noire et oreillettes. Sous un écriteau rappelant que l’endroit était réservé aux personnes majeures, une charmante hôtesse s’enquit de ce qu’il désirait.
- Je cherche une femme répondit-il
- Premier étage lui sourit-elle d’une voix on ne peut plus envoûtante.</p>
<p>L’ascenseur s’ouvrit sur un palier gris glauque et peu amène. Là encore deux vigiles d’un abord pas très sympathique gardaient une porte de verre d’un rose pisseux et lumineux. Ils le déshabillaient du regard, leurs yeux le scannant de haut en bas à la recherche d’on ne sait quelle erreur. Finalement un des deux types lui fit signe de la tête que c’était bon, et la vitre coulissa… Le contraste était saisissant. La salle qui s’offrit à lui sentait le bien-être. Lumière douce et suave, petite musique décontractante, ni trop fort, ni trop faible. Léger parfum envoûtant. Le bonheur à portée de main. La publicité n’avait pas menti. Le choix était immense et il serait bien étonnant qu’il n’y trouve pas ce qu’il venait chercher !</p>
<p>Des dizaines d’allées lui faisaient face. Au-dessus de chacune d’elle, un écriteau indiquait le style et la provenance : Petite, grande, grassouillette, maigre, asiatique, européenne, africaine…
En tête de gondole se trouvaient les promotions du mois. En ce moment c’était la « fille de l’Est », « belle et envoûtante, elle comblera à merveille votre besoin de bonheur » disait l’accroche. « Moins 10 % toute la semaine ».
- Le problème, avec les étrangères, lui glissa un petit gros qui inspectait aussi la promo, c’est qu’elle ne parle pas un mot de français. Pas chères, certes, mais côté qualité…
Il sourit et commença à déambuler dans les rayons. Les filles trônaient sur des petits podiums de chaque côté. Pour chacune d’elle, une petite étiquette indiquait toutes les spécificités du modèle. Il était finalement plus facile d’acheter sa femme que de la chercher soi-même dans la nature. On perdait moins de temps, et le choix était beaucoup plus sûr. Il continua sa visite, notant de temps en temps sur un petit carnet une charmante qui avait retenu son attention. Il y avait beaucoup de choix, et ses convictions de départ sur les qualités esthétiques et morales de sa future compagne commençaient à s’émousser. Au rayon Asiatique, il fut subjugué par la beauté fine et racée de certaines. Du côté de l’Afrique, il tomba sous le charme de l’érotisme black. Par contre la beauté glaciale des filles d’Europe du nord le laissa froid.
Il se demandait comment choisir sans faire d’erreur. Il ne perdait pas de vue que la mise de fonds était conséquente, et même avec le crédit proposé par le magasin, il n‘avait pas le droit à l’erreur.
Après avoir déambulé un bon moment de rayon en rayon, et une fois les joies de la découverte passées, il était temps pour lui de revenir à des considérations un peu plus terre-à-terre. Il retourna donc au rayon « origine française ». Il s’y trouvait une petite Normande, mignonne, d’un abord sympathique et dont la fiche technique lui paraissait tout à fait à son goût. Il y était dit que non seulement elle était bonne cuisinière et ménagère, mais qu’en plus, elle adorait tout ce qui touchait à la littérature, au cinéma ou au théâtre. Pour le reste, elle aimait bien les ballades, les voyages, la vie…
Il héla donc un vendeur qui traînait dans le coin et lui demanda un entretien avec la N° 2436. Il n’y apprit pas grand-chose de plus dans les 7 minutes qui lui était accordé, sinon qu’elle avait une voix agréable, de la repartie et qu’elle semblait être cultivée et intelligente. Ce que lui confirma d’ailleurs le vendeur à mi-mots, rajoutant même qu’ils avaient en général du mal à vendre ces types de modèle qui rebutaient nombre d’Hommes…
- Je la prends dit Gaétan.
Une main se posa alors sur son épaule. C’était celle de la N° 2435 juste à côté de la Normande. « Et moi, je ne te plais pas ? Tu ne m’as même pas proposé d’entretien » dit-t’elle d’une voix dépitée ! « et moi » s’engaillardit une autre, « et moi, et moi… » s’enquit une troisième. Bientôt toute l’allée tendit les mains vers lui, le suppliant : « et moi et moi… » Elles agrippaient son Tee-shirt, lui tirait les cheveux. Une marée de femelles commença à fondre vers lui, d’abord une dizaine, puis une centaine, enfin des milliers qui commençaient à l’étouffer en tentant de le serrer dans leur bras, de l’embrasser. Elles allaient le tuer ! Le vendeur avait disparu. Il n’y avait plus que des femmes autour de lui, des petites, des grosses, des jolies, des moches, des noires, jaunes ou basanées. Elle lui fonçait dessus. Elles criaient :
- Gaétan, Gaétan…</p>
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Le cadeau (9)
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2011-08-27T12:00:00+02:00
2011-08-27T12:00:00+02:00
Gilsoub
Des mots...
Histoire
Écrit
<p>9</p>
<p>Ce qui fut dit fut fait immédiatement. Position de combat devant l’ordinateur ! D’abord le mèl à Catherine. Sobre et simple, juste une reprise de contact, à supposer que l’adresse soit encore valide. Ensuite, nous nous engageâmes sur les pistes de la toile des toiles à la recherche de l’amour. « Homme cherche femme ». Sept cent soixante-six mille réponses disponibles. Je ne suis pas sûr de trouver ce que je cherche, mais au moins je savais à quoi occuper le temps libre. Les premiers liens nous conduisirent vers une charmante agence qui me proposait d’aller chercher l’âme sœur dans un pays exotique. A les lires, elles n’attendaient que moi. Russes, Polonaise, Thaï, Philipina. À voir le nombre de propositions, il semblait certain que ces pays avaient un grave problème de démographie masculine. Et moi qui croyais que la traite des blanche avait été abolie ! Vu les tarifs pratiqués, cela ne ressemblait pas vraiment à de la philanthropie…
Un autre site se proposait de me donner rendez-vous dans un bar branché de la ville, afin d’y rencontrer, moyennant finance, des filles. Drague express. Sept minutes pour décider si éventuellement vous êtes faits l’un pour l’autre. En plus la boisson n’est pas comprise. Onéreux et sans garantie aucune, et moi j’ai moins d’un an pour trouver ! Finalement nous décidâmes de nous rabattre sur les classiques sites de rencontres. C’est comme dans une soirée, tu discutes, tu emballes et tout roule, à la différence près que tu ne vois pas l’autre tout de suite. Simple non ? Après une petite recherche, inscription sur lovememoi.com.
J’en restais baba. Pas moins de 100 questions pour définir les profils demandeur et demandé. Si les premières étaient somme toute banales, il était surtout proposé de se décrire physiquement et intellectuellement, la suite virait carrément concessionnaire automobile ! Il fallait donner nos envies : couleur de cheveux, des yeux, mais aussi taille, poids ou tour de poitrine. Toutes options quoi, et si je vous la prends vous me rajoutez les jantes en alliage léger ? Je rédigeais donc mon annonce finale dans ce sens :
« Homme jeune, année modèle 1980, très peu servi, bon état général, carrosserie impeccable, libre de suite, cherche jolie conductrice pour faire petite ballade et plus si GPS compatible ». Astrid, tiqua un peu puis me dit qu’après tout un peu d’humour ne doit pas faire de mal dans ce type d’exercice, et qu’après tout, cela me ressemblait bien. Lovememoi.com m’offrit gracieusement les 15 jours d’essai gratuit. Il serait toujours temps de passer à la caisse ! Puis j’éteignis l’ordinateur avec un goût amer dans la bouche. Tout ceci ne me paraissait pas bien naturel…</p>
http://blog.legaletas.net/index.php?post/2011/08/27/Le-cadeau-9#comment-form
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cadeau (7)
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2011-08-25T12:00:00+02:00
2011-08-25T12:00:00+02:00
Gilsoub
Des mots...
Histoire
Écrit
<p><span class="Apple-style-span" style="line-height: 18px; color: rgb(83, 70, 75); font-family: 'Trebuchet MS', 'Lucida Sans', 'Lucida Sans Unicode', Lucida, Verdana, 'Bitstream Vera Sans', sans-serif; font-size: small; ">Assis sur mon lit, je relisais cet étrange faire part. Il prêtait à rire aussi bien dans sa forme que sur le fond et pourtant j’avais envie de pleurer. C’était une sorte de papier cartonné, légèrement granuleux et jaunâtre, plié en deux dans sa largeur. Sur sa première face, l’on pouvait y voir un dessin de style vieillot représentant 2 cœurs entrelacés faits de fleurs, il s’en échappait ce qui pouvait ressembler à 2 colombes. Juste au-dessus cette sentence maternelle garantie pure jus : « l’amour est notre loi… » Et en dessous des Cœurs, en réponse, « Dieu nous y aidera ! ».<br />Il est certain que sur ce coup-là, je vais avoir besoin de son aide ! Il va falloir que je révise sérieusement ma liturgie !<br /><br />- Alors frangin, dans la merde ?<br />- Pas plus haut que la tête ! Tu parles d’une galère : un an pour trouver l’âme sœur et se marier ! Une idée ?<br />- Au choix, dire non à maman, prier le bon dieu ou trouver une fille jeune et belle, qui te trouve jeune et beau, et qui à un urgent besoin de se marier avec toi dans l’année. Simple non ?<br />- On ne peut plus clair ! Et cette perle rare, tu la trouves comment ?<br />- Vu qu’il y a peu de probabilité qu’elle te saute au cou alors que tu te promènes dans la rue, je pense qu’il va falloir que tu donnes un peu de ta personne, que tu la cherches, que tu retournes la ville dans tous les sens, que tu dragues quoi !<br />- C’est bien ce qui me fait peur ! Tu me donnes un coup de main sœurette ?<br />- OK le frangin, sus à l’amour…<br />Bon, j’étais déjà deux dans ma quête, cela devrait bien m’aider, mais ce n’était pas gagné d’avance. Dans les jeux de l’amour, jusqu’ici, j’avais plus compté sur le hasard et la bonne volonté de rencontre fortuite, que sur mes dons de séduction. J’étais plutôt du genre solitaire timide invétéré. Ce qui ne facilitait pas les choses. Je n’ai jamais appris les artifices de la conquête amoureuse. Astrid était plus au fait de ce genre de chose. Elle ne comptait plus les papillons tombés dans son filet. Elle avait la manière et l’assurance nécessaires à ce genre d’exercice. Du moins me semblait-il !</span></p>
http://blog.legaletas.net/index.php?post/2011/08/25/cadeau-7#comment-form
http://blog.legaletas.net/index.php?feed/atom/comments/2414
Cadeau (6)
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2011-08-24T12:00:00+02:00
2011-08-24T12:00:00+02:00
Gilsoub
Des mots...
Histoire
Écrit
<p><span class="Apple-style-span" style="line-height: 18px; color: rgb(83, 70, 75); font-family: 'Trebuchet MS', 'Lucida Sans', 'Lucida Sans Unicode', Lucida, Verdana, 'Bitstream Vera Sans', sans-serif; font-size: small; ">Voilà ce qu’était notre quotidien, étrange alchimie, où ma mère compensait les désillusions de ces rêves d’enfant par la fierté de la réussite de mon père. Après tous, il avait acquis une certaine notoriété dans le monde de l’esprit. Elle s’occupait de la gestion familiale, de l’éducation des enfants, bref du bien vivre de notre foyer. Mon père lui ne vivait que de ses trois passions : Sa famille, les livres et la pêche.<br />La pêche ? Je ne vous en ai pas parlé ?<br />Dés qu’il avait un moment de libre, mon père prenait sa canne à pêche, sa besace et son bob à la marque d’un grand apéritif. Il allait à l’étang, prenait sa barque et allait mouiller l’ancre, constituée d’une grosse pierre attachée sur une longue ficelle, au centre de la mare. N’allez pas croire que l’on mangeait régulièrement du poisson à la maison. C’était seulement quand la bonne fortune lui faisait rencontrer un de ses confrères très chanceux, ou lorsqu’il ne passait pas loin de la poissonnerie. Pour tout dire, seul un don du ciel aurait pu lui faire attraper un poisson. Une fois en place, il déployait sa canne et lançait l’hameçon à l’eau. Sans aucun appât au bout. Tout n’était qu’illusion. Ensuite il s’installait au fond de sa barque, et sortait tranquillement de son sac quelques livres. Et il lisait, tranquille, loin de tout les bruits d’enfant, de casserole, aspirateurs et autre téléphone qui pouvaient troubler la tranquillité du lecteur solitaire. Seuls le vent et le bruit du clapotis venaient accompagner sa lecture. Malheur aux ouvrages qui n’étaient pas à son goût, mal écrit, sans style. Ils finissaient irrémédiablement au fond du lac. Étrange bibliothèque pour des poissons qui n’en demandaient pas tant.<br />Je mis longtemps à découvrir la vérité. Étonné que mon père ne veuille jamais m’amener avec lui pour me faire découvrir les joies d’un bouchon annonciateur de bonne prise, je l’avais un jour suivi en cachette. La tête pleine de rêves, de rendez-vous cachés avec agent secret à la clef. J’étais encore trop jeune pour imaginer d’autre type de rencontre. Ce jour-là je compris que mon père n’avait pas trois, mais seulement deux passions. Nous et les livres !<br />Mon enfance bien que bridée par une éducation stricte issue des fantasmes de ma mère ne se déroula pas trop mal. Papa m’apprit bien vite à m’évader dans son univers fait de mots, de virgules, de points. À rêver sur la vie de personnage réel ou fantasmatique, issue de mondes aussi variés que possible. À m’imaginer autre part quand l’existence me devenait triste ou insupportable. C’est tout naturellement, qu’après mon bac, je rejoignis papa dans sa boutique. Nouvelle tradition familiale ? Les prochaines générations nous le diront.<br />En attendant, j’ai 25 ans et mère veut que je trouve femme. Et là nul livre, ni imagination ne peuvent venir à mon aide !<br /></span></p>
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Le cadeau (5)
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2011-08-23T12:00:00+02:00
2011-09-08T23:15:19+02:00
Gilsoub
Des mots...
Histoire
Écrit
<p><span class="Apple-style-span" style="line-height: 18px; color: rgb(83, 70, 75); font-family: 'Trebuchet MS', 'Lucida Sans', 'Lucida Sans Unicode', Lucida, Verdana, 'Bitstream Vera Sans', sans-serif; font-size: small; ">5</span></p>
<p><span class="Apple-style-span" style="line-height: 18px; color: rgb(83, 70, 75); font-family: 'Trebuchet MS', 'Lucida Sans', 'Lucida Sans Unicode', Lucida, Verdana, 'Bitstream Vera Sans', sans-serif; font-size: small; ">Tendue, elle l’était. Déterminée aussi ! Leur première rencontre eut lieu chez Bertrand, un samedi. Rapidement elle s’aperçut que les petites notes de son ami ne lui seraient pas d’une grande utilité. Il ne suffisait pas d’apprendre par cœur quelque sujet, encore fallait-il pouvoir développer, argumenter… C’était un jeu aux règles imprécises mais primordiales ! N’allez pas penser que mère manquât d’intelligence, seulement voilà, fille unique, personne ne lui a appris l’art de la rhétorique. Art pourtant en vogue dans les soirées qu’elle rêvait de fréquenter, et peu importe l’intelligence ou la pertinence des propos, seule la manière comptait.<br />Et pourtant… Malgré les réticences de Bertrand, elle plut immédiatement à Ademar. Il vit en elle la femme de sa vie. Belle, car elle l’était, maligne, discrète et volontaire. De plus, elle venait à lui. Il n’avait pas besoin de se fatiguer à chercher et à séduire.<br />On ne pouvait pas vraiment parler de coup de foudre. Loin de là. C’était plutôt une convergence d’intérêts. En tout cas au début, parce que par la suite leurs sentiments évoluaient de manière plus conventionnelle. D’abord d’une sympathie parfois amusée, l’amitié prit le pas et commença à creuser le lit d’un amour profond tapissé d’un très grand respect. Ce sont les grands mystères de la vie, sans lesquels elle serait bien fade !<br /><br />Deux ans après leur première rencontre, Ademar monta sur Paris pour attaquer ses études de droit. Mais il fut bien vite attiré par des chemins de travers. Il se mit à fréquenter les bouquinistes du quai de seine, à courir les librairies et autre café littéraire. Et s’inscrivit même en fac de lettre. La lecture de nos petits livre rouge judiciaires, gardiens théoriques de nos droits et libertés, le laissait de marbre comparé aux trésors et rêve que recelaient les rayonnages des bibliothèques.<br />Ensuite tout alla très vite. Il obtint quand même, comme le voulut son père, sa maîtrise de droit et rentrât au pays. En juillet il épousa ma mère qui venait d’avoir dix-huit ans et trouva un boulot d’été dans une petite librairie tenue par un vieux monsieur. En septembre, deuxième grande rébellion de sa vie. Sa décision était prise, il n’attaquerait pas les cinq années d’étude notariale qui lui restait à faire. Il consacrerait sa vie aux papiers. Pas à ceux, certifié conformes auquel le destinait son père, mais bien à ceux beaucoup moins orthodoxe qui racontaient des histoires.<br />La retraite de Russie par les armées Napoléonienne ressemble à une ballade de santé comparée au traumatisme que sa décision créa chez les « De la Garçonnière ». Son père essaya d’abord de le dissuader de faire une telle erreur, lui vantant la noblesse du métier de notaire, ses avantages intellectuels et surtout matériels. Puis ce fut autour de l’honneur, de la tradition familiale. Enfin des conséquences possibles sur l’état de santé maternel, femme robuste au demeurant, qui pourraient bien aller jusqu’à une issue fatale. Ce qui pourrait être aisément considéré comme un assassinat ! Les sentiments n’y firent rien. Le notaire passa donc à la manière forte, aux menaces. Son héritage qui finirait aux petites sœurs des pauvres. Ademar suggéra que sa préférence était plutôt au « Toubib sans frontière », s’il avait le choix… Menace de lui couper les vivres, mais Ademar venait de se faire engager définitivement par le vieux Monsieur. En 2 mois, il avait réorganisé la petite boutique, amené de nouveaux clients, redonné un peu de vie aux piles de livres qui s’entassaient là et commencé un redressement perceptible du chiffre d’affaires qui, il faut bien le dire, avoisinaient alors le zéro absolu. De plus, sa jeune femme venait d’entamer, le bac en poche, des études d’institutrices. Études qui étaient rémunérées. Ademar ne plia pas et fit sa vie.<br />Heureusement Maître de la Garçonnière était quelqu’un de prévoyant, et avait eu un deuxième fils arrivé après 3 essais infructueux. Il lui était inconcevable qu’une fille puisse devenir notaire ! Mais cela repoussait l’échéance de sa succession d’autant et donc d’une retraite bien méritée prise plus tard que prévus.<br /><br />J’arrivais donc sur terre 3 ans plus tard, précédant de 18 mois ma petite sœur. La vie s’écoula alors presque tranquillement. Ma mère finit par obtenir un poste à la maternelle deux rues plus loin et mon père hérita de la librairie à la mort du vieux monsieur, qui était sans descendant direct. Bien entendu mon grand père s’occupa de la succession et aida mon père à payer les droits y afférant. Ademar fit tant et si bien, que rapidement la librairie devint une référence du genre. Rendez-vous incontournable de tous ce que la région compte d’amoureux littéraires. On y trouvait aussi bien du livre neuf, que du vieux de collections. Il installa trois tables et y servait du thé, café ou chocolat chaud aux lecteurs attablés. Il monta même une petite édition artisanale pour des auteurs en mal de publications. Il organisait des soirées lecture à haute voix où les orateurs donnaient une nouvelle vie à des œuvres que d’habitude l’on ne pense que dans le silence de son esprit. C’est fou ce que l’on découvre de nouveau quand on lit à haute voix ! Son dernier projet, un festival littéraire, rien que cela. Pour l’instant il butait sur l’incompréhension des autorités locale, mais nul doute qu’un jour…<br /></span></p>
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Le cadeau (4)
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2011-08-22T12:00:00+02:00
2011-08-22T12:00:00+02:00
Gilsoub
Des mots...
Histoire
Écrit
<p><span class="Apple-style-span" style="line-height: 18px;">4</span></p>
<p><span class="Apple-style-span" style="line-height: 18px;"><br /></span></p>
<p><span class="Apple-style-span" style="line-height: 18px; color: rgb(83, 70, 75); font-family: 'Trebuchet MS', 'Lucida Sans', 'Lucida Sans Unicode', Lucida, Verdana, 'Bitstream Vera Sans', sans-serif; font-size: small; ">C’était donc un jeune homme discret et réservé que ma mère devait séduire.<br />L’entreprise se montra plus ardue qu’il n’y paraissait au premier abord. Si la scolarité de maman se déroulait sans trop de problème, force était de constater qu’un monde intellectuel les séparait ! Les seuls livres que ma mère eût lus étaient ceux qui sont imposés par le programme scolaire. Ceux que l’on appelle des classiques et que l’on fait ingurgiter, parfois jusqu’à plus faim, à des générations d’écoliers. Si l’on rajoute à cela quelques morceaux choisis des bons vieux « Lagarde et Michard » et les pages people des magazines, l’on obtient un état des lieux des connaissances littéraires maternelles. Pour le reste, elle ne se tenait jamais informée de l’état du monde, de la politique ou des dernières modes culturelles. Le seul domaine où elle restait imbattable était les us et coutumes, mœurs et autres mariages des grandes familles princières. Comparé à elle, Ademar faisait figure d’extraterrestre. Toujours plongé dans un bouquin, il lisait le journal tous les jours, était capable de disserter des heures durant sur une phrase, une idée ou de refaire le monde autour d’une bonne bière avec quelques-uns de ses rares amis.<br />Il y avait un mur entre eux deux. Un mur infranchissable en apparence. Mais elle le savait, si l’on ne peut pas passer par-dessus un obstacle, il suffit de le contourner. On finit toujours par trouver la faille. Et cette faille s’appelait Bertrand. Il était comme l’on dit, un camarade de classe. Il allait devenir un ami pour sa bonne cause. Il avait pour lui d’être un de ces rares érudits à faire partie du cercle restreint des intimes d’Adémar. Il était de ceux avec qui ils parlaient des heures durant, de livres, de politique, d’histoire ou de tout ce qui pouvait bien leur passer par la tête. L’essentiel étant de débattre pour le plaisir des phrases, de la joute orale.<br />Bertrand avait une autre passion, la mécanique automobile. Et dans ce domaine, maman pouvait lui être utile.<br />C’est à une récréation qu’elle lui indiqua qu’elle aimait Ademar. Elle lui proposa un marché. Il l’aidait à le conquérir, et elle, en échange, lui favoriserait l’accès au garage, et pourquoi pas un petit boulot pendant les vacances. Un grand éclat de rire répondit d’abord à sa proposition. Ademar et elle ensemble, voilà bien une union qui paraissait contre-nature à Bertrand. Rien qu’à imaginer la chose, il était pris de ricanement. Loin de se vexer, ma mère insista jusqu’au pathétique, s’il fallait en arriver là, pourquoi pas. Bertrand, une fois repris ses esprits, essaya bien de lui expliquer le ridicule de la situation, de la dissuader d’une telle idée. Mère de son côté ne parlait plus que de l’Amour, plus fort que tout, et autres fadaises qui lui venaient à l’esprit. Elle fit si bien, que Bertrand se laissa convaincre. Après tous, se disait-il, si elle tient à se prendre un râteau, c’est son problème ! Le pacte fut symboliquement scellé. Il lui ferait rencontrer Ademar, lui fournirait régulièrement un résumé de l’actualité qu’il faut connaître, des livres qu’il faut avoir lus, ou tout du moins leur synthèse. De son côté, elle convainquit son père d’accepter son nouvel ami dans son garage, de l’aider et de lui apprendre quelques petits secrets de mécanique.</span></p>
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Le cadeau (3)
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2011-08-21T12:00:00+02:00
2011-08-21T12:00:00+02:00
Gilsoub
Des mots...
Histoire
Écrit
<p><span class="Apple-style-span" style="line-height: 18px; color: rgb(83, 70, 75); font-family: 'Trebuchet MS', 'Lucida Sans', 'Lucida Sans Unicode', Lucida, Verdana, 'Bitstream Vera Sans', sans-serif; font-size: small; ">3</span></p>
<p><span class="Apple-style-span" style="line-height: 18px;"><br /></span></p>
<p><span class="Apple-style-span" style="line-height: 18px; color: rgb(83, 70, 75); font-family: 'Trebuchet MS', 'Lucida Sans', 'Lucida Sans Unicode', Lucida, Verdana, 'Bitstream Vera Sans', sans-serif; font-size: small; ">Pour que le tableau soit complet, il me faut bien vous parler de mon père. Adémar. Tout un poème que cet homme-là.<br /><br />À la différence de Mère, il n’avait jamais eu à se poser de question existentielle quant à son devenir. Celui-ci était tout tracé dès le premier jour de sa conception. Il serait notaire. Chez les « de la Garçonnière », on était notaire de grand-père en petit-fils, et ce, depuis six générations. Il n’y avait donc pas de raison que cela change. L’étude familiale lui revenait de droit. Ce potentat était bien plus sûr pour la grandeur de la famille, que le titre de Baron savamment négocié quelque siècle auparavant, et que la révolution de 1789 avait mis à mal. Seule ma mère tenta bien de le remettre au goût du jour, mais sans trop de succès !<br />Adémar était un enfant rêveur, mais studieux. Il n’aspirait qu’à sa tranquillité et avait horreur des problèmes et autres conflits. Très vite il comprit que s’il faisait ce qu’on attendait de lui, on le laisserait en paix. Il fut donc un enfant modèle, gentil et serviable. Il fut premier de sa classe du début à la fin sa scolarité. Et s’il faisait le bonheur des siens, il fit des envieux chez pas mal d’autres parents.<br />Sa seule marque de rébellion à l’adolescence ? De beaux cheveux longs. Si la chose ne fut pas facilement acceptée par sa mère, son père était plus philosophe et décréta qu’il fallait bien que jeunesse se passe, et que lui aussi, au même âge, refusa brusquement de porter cravate au dîner du soir ! Autre temps, autres mœurs !<br /></span></p>
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Le cadeau (2)…
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2011-08-20T12:00:00+02:00
2011-08-20T12:00:00+02:00
Gilsoub
Des mots...
Histoire
Écrit
<p>2</p>
<p>Mère n’était pas une mauvaise femme, mais son besoin de reconnaissance sociale, l’avait poussé à certains excès. Fille de petit garagiste de province, elle avait toujours rêvé paillettes et strass des grandes familles qui font le bonheur des lecteurs de magazine « people ». Attention, pas des faussaires cathodiques qui ne doivent leurs gloires qu’aux petits ou grands écrans, de ceux qui ne font leurs notoriétés que sur le fantasme et la naïveté des petites gens. Non, pas eux. Ils ne méritaient à ces yeux que mépris. Elle, elle ne rêvait que des grandes familles. Royales de préférence. Celles qui faisaient la une de «point de vue image du monde». Il faut dire qu’elle en fut gavée dès sa prime jeunesse. Seul journal autorisé dans la petite maison familiale, côtoyant les quelques revues automobiles de son père, moins prompt au rêve pour la petite fille qu’elle était.
La première fois qu’elle rencontra papa, ce fut par inadvertance. Elle avait alors 15 ans et lui 16. Chose rare, elle traînait ce jour-là dans le garage paternel. Elle n’y mettait que rarement les pieds, tellement ce lieu était à l’opposé de ses rêves. Les odeurs âcres d’essence et d’huile mélangées, le sol et les murs maculés de cambouis, sans parler du désordre apparent, étaient loin des grandes bâtisses et autres châteaux où elle s’imaginait pouvoir vivre un jour.
C’est donc en sa présence, qu’une magnifique Renault 16, d’un rouge flamboyant, fit son entrée dans le garage. L’homme qui en sortit, la quarantaine bien entamée, costume sombre et strict, l’air suffisant de ceux qui savent qu’on leur doit le respect, demanda à ce qu’on installe dans son véhicule un radio cassette dernier cri de la technologie automobile de l’époque. Après avoir feuilleté quelque catalogue, discuté tarif et devis, il remit à mon grand père une carte de visite afin que celui-ci le prévienne une fois l’opération achevée.
L’homme était accompagné d’un adolescent boutonneux, cheveux longs, costume mal assorti à ce corps filiforme, l’air indifférent de ceux qui suivent sans se poser de questions. Tout au long de la scène, il n’avait pas dit un mot, se contentant d’observer, immobile, d’un air d’absolu ennui. Quand ce fut fini, il tourna le dos, et partit à la suite de l’homme.</p>
<p>Ma mère le connaissait de vue, il était dans le même lycée, deux classes au-dessus. Elle n’y avait jamais porté d’attention particulière.
Intriguée, elle jeta quand même un coup d’œil sur la carte de visite :</p>
<p>Me Anatole de la Garçonnière,
Notaire.</p>
<p>Ce fut un petit choc. Elle comprit en une fraction de seconde, que ce qu’elle prenait pour un obstacle insurmontable se révélait d’une simplicité enfantine. Or, justement, elle se considérait encore comme une enfant. Comment rentrer dans ce qu’elle pensait être le grand monde lorsque l’on vient du bas ? La réponse était sur ce petit bout de carton. C’était d’une limpidité que nulle trace de cambouis ne paraissait pouvoir obscurcir. Dans sa petite ville de province, un notaire était forcément un notable. Un personnage important et considéré qui évoluait dans les hautes sphères. Et, par-dessus tout, avec un nom pareil, il ne pouvait qu’être membre d’une famille noble. C’était bien là l’essentiel : Porter enfin un nom digne. Un nom que l’on respecte, qui à une histoire et qui l’a faite. Elle était bien consciente que jamais elle ne pourrait devenir une princesse qui fait rêver les foules. Mais une noblesse provinciale restait à sa portée et lui permettrait de briller.
Elle tomba amoureuse de la particule, et par conséquent de son porteur le plus accessible : Adémar de La Garçonnière, le jeune adolescent de 16 ans qui accompagnait tout à l’heure son père. Elle tissa donc sa toile autour de lui, et bien sûr, il ne pouvait que tomber dedans. Car telle était la volonté de Mère.</p>
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Le cadeau (1)…
urn:md5:1f73b85b0fdc0164a1328d13785bb096
2011-08-19T16:23:00+02:00
2011-08-19T15:26:33+02:00
Gilsoub
Des mots...
Histoire
Écrit
<blockquote><p>En 2007, je profitais du mois d’aout pour publier une petite nouvelle en 13 épisodes… J’ai eu envie de la ressortir du placard, parce que malgré ses défauts, je l’aime bien moi, ce petit texte <img src="http://www.gilsoub.net/dcthemes/ductile/smilies/wink.gif" alt=";-)" class="smiley" /><br />
Et puis en 2007, peu de gens fréquentaient ce blogue ! aujourd’hui, vous êtes au moins 10 de plus !
J’espère qu’il plaira à ceux qui ne le connaissaient pas, et n’hésitez pas à commenter…</p>
<p></p></blockquote>
<p>1</p>
<p>Aujourd’hui j’ai 25 ans, et à 25 ans, il faut être marié. Telle était la décision de mère. Et ce que mère dit…
Nul n’aurait osé remettre en question la parole de mère. Chacun de ses mots a force de loi. Mère a toujours raison. C’est comme cela. Quand elle parle, on dit « oui ». Moi, Astrid ma petite sœur, ou père, on dit toujours « oui ». La négation n’a pas cours par chez nous. Seules quelques variantes, dues à son statut de mari, sont tolérées pour Père. Cela donne à peu près : « oui chérie » ou encore « d’accord ma douce ». Depuis que j’ai l’âge de me souvenir, j’ai toujours vu mon père avec son air d’amoureux transi que nul doute ne vient égratigner.
Voilà où nous en étions en ce premier Mars, jour de mon vingt-cinquième anniversaire.
Dans la belle enveloppe bleue que me remit Mère se trouvait un faire part de mariage. Celui de Gaétan de la Garçonnière. Fixé au 29 février 2004, la veille de mes 26 ans. Mère venait de m’offrir mon mariage !
Je restais bouche bée devant ce carton. Tout y était, la date et l’heure, les lieux, les titres et médailles, réelles ou factices, de mon père, la typographie digne et vieillotte. En annexe se trouvaient même la liste des invités et le menu. Il y avait tout ou presque. Il ne manquait qu’une chose, un nom, celui de sa future belle fille. Celle qui allait devenir ma femme devant Dieu et les hommes, pour le pire et le meilleur.
Mère avait décidé, il me restait 365 jours !</p>
<p>En regagnant ma chambre, je me demandais bien ce que j’avais fait au Bon Dieu pour être né dans une telle famille !</p>
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Pour un peu de tendresse…
urn:md5:d730e44f9ccda0406368a20142ad3884
2011-07-29T22:29:00+02:00
2011-07-29T22:53:31+02:00
Gilsoub
Des mots...
Poème
Écrit
<br /><a href="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/phot1100301.JPG" title="ouarf"><img src="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/.phot1100301_m.jpg" alt="ouarf" style="margin-top: 0; margin-right: auto; margin-bottom: 0; margin-left: auto; display: block; " title="ouarf" /></a><br />
<div style="text-align:center;">Juste une épaule pour poser ma tête quand je suis fatigué<br />
Juste une épaule pour y sécher mes larmes quand je pleure<br />
<br />
Juste une épaule pour déposer mes armes quand je suis las<br />
Juste une épaule pour poser mes doigts le temps d’une caresse<br />
<br />
Juste une épaule pour y déposer un baiser qui dit je t’aime<br />
Juste une épaule pour y sentir ton parfum celui de ma reine<br />
<br />
Juste une épaule pour sentir que tu existes<br />
Juste ton épaule pour me dire que j’existe<br />
<br />
Juste une épaule à cajoler, à garder<br />
Juste une épaule, ce n’est que du bonheur</div>
<br /><div>Reprise d’<a href="http://blog.legaletas.net/index.php?post/2010/09/06/Juste-une-%C3%A9paule%E2%80%A6">un texte de septembre</a> 2010, revu et corrigé à l’humeur du moment <img src="http://www.gilsoub.net/dcthemes/ductile/smilies/wink.gif" alt=";-)" class="smiley" /></div>
http://blog.legaletas.net/index.php?post/2011/07/29/Pour-un-peu-de-tendresse#comment-form
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Insomnie…
urn:md5:b5c4880a7ac534897fca277717f89028
2011-07-10T17:57:00+02:00
2011-07-10T17:15:51+02:00
Gilsoub
Des mots...
impromptus
À voix haute
Écrit
<p><strong><br />Les Moutons de pré salé du Mont Saint Michel - Octobre 2010<br /><br /><a href="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/phot1100278.jpg" title="Les moutons du Mont"><img src="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/.phot1100278_m.jpg" alt="Les moutons du Mont" style="margin-top: 0; margin-right: auto; margin-bottom: 0; margin-left: auto; display: block; " title="Les moutons du Mont" /></a><br /></strong></p>
<p>Comme toutes les nuits, alors que je songe à plonger dans les bras de Morphée, elle vient s’asseoir sur le guéridon de la chambre. Je l’imagine alors que je ferme les yeux…</p>
<p>Un mouton, deux moutons, trois moutons…</p>
<p>Et si j’avais mal regardé ? Si je n’avais pas entendu le bip, ressentis la vibration du téléphone ? Un SMS ? Elle m’a peut-être envoyé le SMS que j’attends ? Celui où elle me dit qu’elle m’aime, qu’elle arrive…</p>
<p>Arrête de rêver, dors maintenant… Quatre moutons, cinq moutons… </p>
<p>Faut que je vérifie… </p>
<p>Non, demain matin, de toute façon, maintenant il est trop tard…</p>
<p>Six moutons, sept moutons… Bon, je regarde… Rien… Je le savais… On éteint et on dort maintenant…</p>
<p>Huit moutons, neuf moutons… Soixante-trois moutons, soixante-quatre moutons…</p>
<p>Pff et si c’était son téléphone qui était en panne ? Hein ? oui, c’est cela, elle ne peut pas m’écrire, on verra cela demain… </p>
<p>Quatre-vingt-deux moutons, quatre-vingt-trois moutons…</p>
<p>C’est le réseau, il doit être HS !</p>
<p>Cent deux moutons, cent trois mouton…</p>
<p>Ah moins qu’elle ait envoyé un mèl ? Ha ben oui, je suis bête, son téléphone est en panne, alors… </p>
<p>Cent vingt-deux moutons, cent vingt-trois moutons… </p>
<p>L’ordinateur est éteint, et il est long a rallumé, je verrais tout à l’heure… </p>
<p>Cent quarante-cinq moutons, cent quarante-six moutons… </p>
<p>D’un autre côté, elle n’a peut-être pas écrit, peut être qu’elle ne m’aime pas… </p>
<p>Non, arrête tes conneries ! Putain faut que je dorme là… </p>
<p>Deux cent un moutons, deux cent deux moutons, deux cent trois moutons…</p>
<p>Pff il est long cet ordi à charger… Alors Viagro, casino, site de rencontre… pas de message d’elle ! Je le savais… </p>
<p>Déjà quatre heures du mat ! </p>
<p>De toute manière elle ne m’aime pas, voila ! </p>
<p>Allez dodo… </p>
<p>Trois cent cinq moutons, trois cent six moutons, trois cent neuf moutons… Merde j’en ai sauté un !</p>
<p>Un courrier postal, c’est cela, elle m’a envoyé une carte ! Et justement, je n’ai pas été regarder la boite aujourd’hui ! </p>
<p>Bon, laisse tomber, je ne vais pas y aller à poils !</p>
<p>Quatre cent deux moutons, quatre cent trois moutons, quatre cent quatre moutons… </p>
<p>Bon, j’en ai pour cinq minutes, le peignoir, les clefs… </p>
<p>Alors pub carouf, impôt, les artisans de votre quartier… </p>
<p>Je le savais… </p>
<p>Rien…</p>
<p>Cinq cent six moutons, cinq cent sept moutons, cinq cent huit moutons… </p>
<p>De toute façon, elle m’aime, j’en suis sur… Même si elle ne le dit pas… </p>
<p>Cinq cent neuf moutons…</p>
<p>De toute manière elle me l’a dit, elle m’écrirait quand elle reviendrait… </p>
<p>Un an déjà, elle aurait pu donner des nouvelles quand même…</p>
<p>Six cent sept moutons, six cent huit moutons… </p>
<p>Mais ce n’est pas grave, je sais, qu’elle m’aime alors… </p>
<p>Sept cent vingt-trois moutons, sept cent vingt-quatre moutons… </p>
<p>Ou alors c’est eux qui ont raison ? Elle ne reviendra pas ? jamais… </p>
<p>Huit cent trois moutons, huis cent quatre moutons, huit cent… </p>
<p>Si je le sais, elle reviendra… Un jour… Ou pas… </p>
<p>Neuf cent trois moutons, neuf cent quatre moutons…</p>
<p>Drinnnnnnnnnnnngggggggggggggggg</p>
<p>Putain de réveil, je venais juste de m’endormir !</p>
<br />
<br />
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Fichier audio intégré</object><br />
<div style="text-align:center;">Insomnie - version Audio</div></div>
<p><br />—————————————————————————————————————-</p>
<p>C’était mon petit texte pour <a rel="external" href="http://www.impromptuslitteraires.fr/dotclear/">les impromptus</a> de la semaine qui nous demandaient de raconter ce qui se passe de l’autre côté des insomnies</p>
http://blog.legaletas.net/index.php?post/2011/07/10/Insomnie#comment-form
http://blog.legaletas.net/index.php?feed/atom/comments/2355
Les ados…
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2011-07-05T23:50:00+02:00
2011-07-06T00:00:26+02:00
Gilsoub
Des mots...
Bestiole
Histoire
Écrit
<p>Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve que cette photo va bien avec cette petite histoire, pas vous ?<br /><br /><strong>Rouge-Gorge - Jullouville Juin 2011</strong><br /><br /><a href="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/phot1100266.jpg" title="rouge gorge"><img src="http://blog.legaletas.net/galetas/public/photo2011/.phot1100266_m.jpg" alt="rouge gorge" style="margin-top: 0; margin-right: auto; margin-bottom: 0; margin-left: auto; display: block; " title="rouge gorge" /></a></p>
<p>Grand, dégingandé, la frimousse juvénile, quelques boutons de si de la, les cheveux en bataille dans un chaos savamment organisé. Il s’est assis là et a commandé un diabolo grenadine. Il n’ose pas le boire, il attend, l’œil attentif à toutes les allées-venues sur la terrasse, il triture nerveusement sa paille qui laisse perler quelques gouttes rouges…</p>
<p>La voilà !</p>
<p> Elle est belle forcément, elle a mis une jupe et une chemise laissant à peine apercevoir le début vallonné d’une poitrine prometteuse. Un large sourire répond à son signe de main. Elle s’approche de la table, il se lève. Une bise, sur chaque joue et chacun s’assoit, face à face…</p>
<p>Elle prendra une menthe à l’eau…</p>
<p>Depuis le temps qu’il attendait cela, il avait enfin osé l’inviter.</p>
<p>Les yeux dans les yeux, ils se regardent, l’on sent qu’ils auraient plein de choses à se dire. Le silence devient pesant, toutes les belles phrases mille fois ressassées restent au fond de la gorge. Alors il parle de l’école, du prof de gym, de lui, de ses parents, elle répond…</p>
<p>Ils se racontent des banalités, jusqu’à ne plus savoir quoi raconter…</p>
<p>Non pas qu’ils n’aient plus rien à se dire, au contraire, ils en auraient des milliers, des douces, des agréables…</p>
<p>Justes qu’ils ne savent pas se le dire, qu’ils n’osent pas…</p>
<p>Ils se regardent toujours<br /><br /> aller vas-y ! </p>
<p>Non, ce n’est pas le moment… Attendre encore un peu, être certain…</p>
<p>Et s’il lui dit ? Si cela cassait tout ?</p>
<p>À moins que ce soit elle qui veut lui dire ?</p>
<p>Ah… Si elle pouvait lui dire… Oui, mais non, ce n’est jamais les filles qui commencent… Vincent le lui a dit l’autre jour, et Vincent c’est un tombeur, alors…</p>
<p>Ils respirent un grand coup !</p>
<p>Elle respire un grand coup !</p>
<p>Pauline… heu… faut qu’on y aille on va rater la séance… non, laisse, je paye… OK, la prochaine fois ce sera toi…</p>
<p>Et ils sortent, cote à cote, un peu gêné, à distance réglementaire l’un de l’autre…</p>
<p>Il voudrait lui prendre la main, mais… au cinéma, peut être en profitant de l’obscurité…</p>
<p>Ils s’éloignent.</p>
<p>Ce que l’on était bête quand on était ado ! </p>
<p>Ouais, quand on était ados… </p>
<p>Parce que maintenant… </p>
<p>Ah maintenant…</p>
<p>Et la version sonore…<br /><br /></p><br />
<br />
<div style="text-align: center;">
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Si j'étais elle…
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2011-06-29T00:05:00+02:00
2011-06-29T00:45:57+02:00
Gilsoub
Des mots...
Bistrot
Histoire
impromptus
À voix haute
Écrit
<p>Souvent, je me prends pour elle… <br />
<br />
C’est vrai, si j’étais elle, j’aurais bien voulu, ce soir, d’un diner fin, pour fêter les nombreuses années de notre couple, 15 ans déjà, 15 ans, ce n’est pas rien, alors puisque je suis moi, et bien j’ai préparé un diner fin. Foie gras, homard, et puis des éclairs au chocolat ! Elle aime bien les éclairs au chocolat…</p>
<p>Après, si j’étais elle ben j’aurais voulu… vous voyez quoi… juste une nuit… quelques heures… Comme avant, comme au temps qu’on s’est connus… Alors comme c’est moi, j’ai pris une douche, mis du parfum, changer les draps… Oui, parce que cela fait au moins 6 mois… 1 an peut-être… enfin je ne sais plus…</p>
<p>Le champagne était au frais, j’ai mis deux bougies sur la table, et puis j’ai attendu qu’elle rentre…</p>
<p>Et elle est rentrée…</p>
<p>Elle a claqué la porte, traversé l’appartement sans un regard, maugréant que c’était une journée de merde, qu’elle venait de faire le pot de départ de ce gros con de Roger, qu’elle prenait une douche et au dodo, qu’elle n’avait plus faim et que je me démerde seul pour bouffer…</p>
<p>Voilà… Voilà…</p>
<p>Si j’avais été elle je serais venu me faire un bisou, me demander comment était ma journée, j’aurais été surprise de voir la table si joliment apprêté et je me serais rappelé, alors je me serais sauté dans les bras pour un long et langoureux baiser…</p>
<p>Mais je suis moi, alors j’ai voulu aller lui expliquer, mais elle était déjà sous sa douche, la porte fermée…</p>
<p>C’est là que son téléphone a fait bip bip… je ne sais pas pourquoi j’ai regardé le SMS… mais je l’ai regardé : « Alors tu as parlé à ton connard de mari ? »</p>
<p>J’ai juste répondu: « Le connard est parti, rejoint moi vite… », je lui ai laissé un mot leur souhaitant bon appétit et je suis sortis en laissant la porte ouverte…</p>
<p>Voilà… Voilà</p>
<p>Si j’avais été elle, je l’aurais tué ! Elle m’a toujours dit « si tu me trompes je te tue »</p>
<p>Mais je suis moi, je n’en aurais pas le courage…</p>
<p>Pas de face… Pas comme cela…</p>
<p>Allez Roger resserre nous une bière…</p>
<p>Je ne sais pas où dormir ce soir…</p>
<p>…</p>
<p>Dis Roger, cela agis vite la mort au rat ?<br />
<br />
<br />La version sonore, parce que j’avais envie… (Désolé pour la qualité, mais c’est le micro direct de l’iMac ! )<br />
<br /></p>
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<p><del></del><del></del><del></del><del></del><del></del><del></del><del></del><del></del>—-<br />
<br />
Cela faisait longtemps que je n’avais pas participé <a href="http://www.impromptuslitteraires.fr/dotclear/">aux impromptus</a>… Cette semaine, ils nous proposent de nous prendre pour un personnage, fictif ou réel mais connu de tous. Vous commencerez votre texte, en prose ou en vers, par : « Souvent, je me prends pour… »</p>
http://blog.legaletas.net/index.php?post/2011/06/28/Si-j-etais-elle#comment-form
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