mercredi, 11 novembre 2009

Destin hospitalier...

La vie nous réserve parfois des aventures qui, dans un film ou un livre, paraîtraient peu crédibles. Et c’est pourtant ce qui est arrivé à Madame Michu et son mari. 

Je n’aime pas les hôpitaux, pour cette ambiance étrange où bonheur et malheur se côtoient dans une grande fraternité, soulagement ou angoisse se lisent sur les visages, mais ce qui, je crois, me les fait détester, c’est bien cette odeur bien particulière de désinfectant, commun à tous ! Mais là n’est pas mon propos...

La semaine dernière, j’allais donc visiter ma mère, suite à une opération sans gravité prévue de longue date. Elle était dans le service orthopédique et avait pour voisine, celle que j’appellerais Madame Michu, 80 ans bien passés, et dont le regard laisse apparaître sinon une peur, tout du moins une grande inquiétude. À ses côtés une dame en blouse blanche semble vouloir la rassurer en lui expliquant qu’elle avait enfin pu lui faire brancher le téléphone, et lui remettant une liste de numéros de téléphone lui dit qu’elle repasse sous peu prendre des nouvelles. Il s’agissait d’une assistante sociale. Madame Michu décrocha, le téléphone, et fit un numéro. Elle attendit une réponse, mais rien...
Elle raccrocha et nous indiqua d’un air inquiet que cela ne répondait pas, recomposa le numéro et attendit de nouveau.

C’est alors que ma mère m’expliqua le drame ! Mme Michu était tombée chez elle, avec son mari, malade. Son col du fémur cassé, elle fut prise en charge par les pompiers et arriva à l’hôpital, où elle fut opérée et reçu donc ma mère comme voisine. Cela faisait déjà trois jours que Madame Michu était bloquée dans son lit, sans pouvoir bouger, et sans pouvoir téléphoner. Elle était arrivée là sans rien, pas un sou, pas un change, quand on a un accident, on ne pense pas à prendre son baise-en-ville ! Et sans argent, à l’hôpital, pas de téléphone, et sans téléphone pas de nouvelle de son mari, de son mari malade et seul à la maison, de son mari qui ne sais peut-être même pas où elle est hospitalisée ! 3 jours pour que l’assistante sociale réussisse à faire brancher ledit téléphone que Madame Michu raccroche l’air de plus en plus dépité ! 

L’assistante sociale revient avec de nouveaux numéros. Ce sont ceux des services sociaux de la mairie de Mme Michu, où elle et son mari sont suivis comme personnes âgées seules. Madame Michu reprend le téléphone, et fait le numéro, tombe sur quelqu’un, demande à parler à la personne qui les suit, attente, cette personne est en vacances... Elle tente tant bien que mal d’expliquer son cas, de manière désordonnée, comme la personne inquiète qu’elle est, oubliant de donner les détails qui, à moi, spectateur me semblerais tellement évident. J’ai envie de prendre ce téléphone, et me demande pourquoi l’assistante sociale de l’hôpital n’a pas fait cette démarche ! 

Re-attente, je sens que la personne à l’autre bout du fil fait des efforts pour comprendre, et finis par y parvenir, re-attente, et enfin unet réponse : Votre mari à eu un malaise et a été transporté à l’hôpital Béclere, rien de grave, mais c’est pour un contrôle ! Légèrement rassuré, mais pas complètement. 

Ah oui, au fait, nous sommes à l’hôpital Béclere. 

En revenant le lendemain midi, l’enquête avance, son mari est toujours dans l’hôpital, et hasard des lits disponible, dans le même service.

Finalement, ma mère sera déménagée pour permettre à ce vieux couple de se retrouver, du coup, pour la première fois, Madame Michu a pu se lever et aller s’asseoir dans son fauteuil. 

J’ai été lui dire bonjour avant que maman ne sorte, elle et son mari souriait. Elle s’inquiétait juste parce que le samedi matin, avant de tomber elle avait fait le marché, et évidemment tous les produits frais risquent de pourrir ! Jolie Happy end quand même, vous ne trouvez pas ?

Au pied de la falaise...

Falaise de Champeaux à Marée basse...