samedi, 8 août 2009

Souvenir d'enfance...

Bien trompeur des fois, ces souvenirs qui remontent à la surface des dizaines d’années après, et pourtant qui paraissent si proches. Je ne sais plus quel âge je pouvais avoir, mais je n’étais pas bien vieux. Je me rappelle bien ce petit jardin, tiré au cordeau, les arbres fruitiers, l’allée qu’il ne fallait pas quitter sous peine de se faire disputer ! Il n’était pas bien large, mais très long. La maison, dans mon souvenir, était petite, une entrée et une grande bibliothèque avec de vieux livres qui me fascinaient, et cette odeur propre aux papiers qui vieillit. Un escalier, mais je ne me souviens pas de ce qu’il y avait en haut. De toute façon, la place des enfants était au jardin, nul loisir numérique à cette époque. Et puis en jouant, il ne fallait pas faire de bruit, ne pas déranger la sieste de Monsieur F, la sieste s’est sacrée, mais cela, c’est en vieillissant que l’on s’en aperçoit !

Avais-je dormi dans cette maison ? Je ne m’en souviens pas. Il est plus que probable que je n’y suis venu qu’à l’occasion d’une visite de courtoisie de mes parents, durant des vacances dans le coin, et pourtant je m’en souviens comme si c’était hier. Et puis…

Cela doit bien faire trente ans aujourd’hui, et cette maison j’y suis retourné, quelques heures, pour finir de la vider. C’était celle de la grand-mère du cousin, décédé il y a peu. Et cette maison, je l’ai redécouverte, belle, grande, avec une âme, à l’opposé de mon souvenir. Le jardin n’est plus tiré au cordeau depuis que le grand père est parti, mais il est large et grand, avec une serre pour l’hiver dont je ne me souvenais pas. Et puis j’ai visité les étages, la maison aussi est grande, des pièces et des recoins qui auraient fait mon bonheur de garnement si seulement l’on m’avait laissé faire… Cette maison je l’ai trouvé belle, et triste en même temps. Triste parce que, niché au centre de Saint Martin de Ré, ici s’arrête l’histoire d’une maison familiale que la génération actuelle ne peut plus assumer devant la folie immobilière de l’île, triste parce que cette maison ne verra plus passer les nouvelles générations. Tristes parce que cette maison va perdre son âme, désormais, après travaux, elle ne verra plus que défiler touristes fortunés au lieu de veiller au bien-être d’une famille… Ainsi va la vie, mais quand une belle maison doit quitter un giron familial, j’ai toujours envie de verser une larme, que voulez-vous, je suis amoureux des vieilles pierres…

Les 3 frères...

Il fut une époque où l'on faisait des soirées TV, les temps changent...


Va falloir que je nettoie le mien, il est vraiment crade !