samedi, 29 novembre 2008

Pseudo...

Bon alors, on va commencer par l’état civil… Marcel Erie, né le 18 novembre 1955 à Casablanca… C’est bien cela ?

 

Pourquoi souris-tu ? Tu ne veux pas répondre ? C’est vrai que ce patronyme tu as dû l’oublier depuis le temps… Avec tout les pseudos que l’on t’a offert… Tu sais comment on t’appelle ici, chez les poulaga de la crime ? Robert l’anguille ! Oui, je suis d’accord, ce n’est pas original, Marceau la vaseline, le savon de Marseille c’est bien mieux… 30 ans que nous glisse entre les doigts… Alors c’est certain Marcel Erie…

Bon, tu ne veux rien dire ? Tu préférerais Gino l’embrouille, du temps où tu te faisais passer pour un bel hidalgo auprès de riches héritières… Ou croque-madame quand tu t’attaquais à leurs mamans sans défense… Beau palmarès, à peu prêt tout ce que l’aristocratie compte de belles plante, blonde ou brune… Pour tes potes t’étais devenu l’aristo… Sans une vielle garce de douairière, tu nous tombais tout cuit dans les pattes pour escroquerie…

C’était aussi oublier ta carrière de cambrioleur de luxe. Les journaux qui t’appelaient même Arsène Lupin ! T’était devenu Bob le monte-en-l’air, passe-partout, le visiteur de la nuit. Puisque t’es là, faudra que tu nous expliques pour la Joconde, parce que mes collègues sèchent encore sur la manière dont tu t’y es pris ! Et pis t’es vache quand même, allez déposer le tableau dans le bureau du commissaire Blier le lendemain avec un mot d’excuse… Tu l’avais agacé. Les inspecteurs Gabin et Ventura s’en souviennent encore ! C’est d’ailleurs ce jour-là que tu es devenu Bélphégor…

N’empêche que maintenant c’est moi qui t’ai arrêté ! C’est moi qui interroge. Mon surnom, la fouine, l’indomptable, le tombeur, Gillou les aveux. Ils y passent tout, toi comme les autres ! Maintenant qu’on te tient, je peux te dire que l’on t’appellera plus la filoche ou Marcel la cavale. C’est fini ce temps. Maintenant c’est Marcel la cabane, le trou, le gnouf…

Bon, tu sais quoi ? Je vais te laisser réfléchir 5 minutes, dans ce beau bureau blindé, avec barreau garanti cent pour cent acier, et moi je vais aller me chercher un café…

 

Quelque temps plus tard…

 

Putain il est où ce con !!! Vous êtes bien resté devant la porte ?

Oui, Monsieur le commissaire, je vous jure, je n’ai pas bougé, et je n’ai vu personne à part vous… D’ailleurs, il y a une caméra braquée sur la porte, vous pourrez voir par vous-même…

 

Mais il est où ce con ?  il n’a pas pu s’envoler ! Fouillez-moi le bâtiment…

Commissaire sur le bureau, il y a un mot pour vous…

« Au revoir commissaire, vous m’excuserez, mais je n’ai jamais vraiment goûté les petites sauteries de la maison poulaga, alors je préfère prendre la tangente avant de devenir désagréable… Ah oui, dans certains milieux autorisés, l’on m’appelle aussi « Garou-Garou » allez savoir pourquoi…

 

Marcel votre bien-aimé… »

————————————————

Bon ben c’était ma participation aux impromptus littéraires de cette semaine…