mardi, 9 septembre 2008

Souvenir olfactif...

  

© photo-Les Impromptus Littéraires  
tous droits réservés


Son regard fixait cette photo encadrée, posée là sur la télé. 

C’était il y a longtemps, elle ne sait plus quand, mais il y a longtemps ; avant que les gens deviennent méchants avec elle !

 

Pourquoi elle crie celle-là ? De toute façon, je n’écoute pas les étrangères, et je n’ai pas été présenté !

 

Le bon vieux temps, le seul le vrai, celui qui ne devrait jamais filer ! Celui de la joie et de l’amour, ah cette petite cour, avec les volets rouges, et les cris d’enfants, les siens, et puis d’autres, pendant tous les étés. Et l’odeur du pain qui grillait dans le four, sonnant le lever général, et celle du café chaud fait dans la vieille italienne, les bols de chocolats des petits. Elle s’en souvient comme si c’était hier ! D’ailleurs, cela devait être hier, comme bien des années avant, quand elle était petite et qu’elle habitait là avec ses parents. Les odeurs étaient différentes, des senteurs d’une autre époque, mais tout aussi enivrantes ! Celle du pain cuit par sa mère dans la cuisinière à bois, la brioche du dimanche matin avant de partir au culte, celle du gâteau au beurre des jours de fête. Et puis l’odeur du bois, celle de l’étable et de la paille fraîche  ou celle poussiéreuse du galetas où l’on allait se réfugier pour jouer ! Toutes les odeurs d’une vie lui remontaient aux narines, elle en pleurerait si elle pouvait encore le faire !

 

Ils sont deux maintenant, mais ils vont me laisser tranquille à la fin ? Lui, il me semble l’avoir déjà vu ! Je ne me souviens pas… et elle quesqu’elle raconte depuis tout à l’heure ? Pourquoi elle m’appelle maman ? Pourquoi me dit-elle qu’elle s’appelle Élise ? Élise c’est le nom de ma fille… Ils vont arrêter de m’importuner !

 

Ah si mon Charles était là, cela se passerait autrement ! Et puis d’abord je veux retourner à la maison il doit m’attendre pour la soupe !

 

-       MAMAN, c’est moi, Élise, ta fille. Je vais y aller, mais je reviendrais lundi prochain. Je t’amènerais des chocolats

-       Dite docteur, vous croyez qu’elle comprend ce qu’on lui dit, qu’elle s’aperçoit qu’on est là ? Elle n’a pas bougé le regard de la télévision…

 

Mais pourquoi m’appelle-t-elle maman, elle m’énerve à la fin ! ce n’est pas ma fille ! Ma fille est bien plus jeune, d’ailleurs elle doit être à l’école en ce moment, laissez-moi tranquille maintenant…

————————————————————————————————————————————-

Vous l’aurez compris, c’est encore dans le cadre des impromtus que j’ai écris ce petit texte. Désolé si en ce moment, j’ai du mal à écrire dans le registre rigolo…