samedi, 29 mars 2008

L'attente...

Ça y est enfin. Cela fait des semaines que je pense à ce moment. Comme le dit le dicton coréen, « le meilleur moment quand on fait l'amour, c'est quand on monte les escaliers ». Un bordel monstre règne dans et sur mon bureau. Rien à battre. Tiens, d’ailleurs, une petite pipe me détendrait un peu, et même plus, si affinité. Oui, je sais, on ne badine pas avec l’amour, n’empêche que l’idée me fait sourire. Et puis je ne l'ai jamais fait dans un bureau, cela doit être excitant de penser que la porte peut s’ouvrir à n'importe quel moment ! « Voulez-vous vous joindre à nous Isolde ? » J’imagine la tête de cette vieille rombière… Et puis les grands de ce monde l’ont bien fait… Oui, mais bon, si les journaux s’emparent de ce truc ! Finalement la chambre à coucher, c’est pas mal quand même.

Bon, allez Xave, faut que tu te calmes, tu vas voir tout va aller bien.
-Oui allô ? J’ai demandé à ce que l’on ne me dérange sous aucun prétexte avant 18 heures ! C’est clair ? Clac
Effarant quand même le bordel que j’ai pu mettre sur ce bureau, et tout ce courrier en attente… Heureusement que Martine gère les urgences ! Tiens si cela marche ce soir, faudra que je pense à l’augmenter un peu… De toute façon, ce sera cela ou bien virer, finalement elle n’aura pas trop le choix !
M. je suis un ami de trucmuche et je vous sollicite… M., Machin chose m’a dit que vous pourriez régler le petit différent… M. je serais heureux de vous recevoir à dîner… Et il y en a cent des comme cela, tous des lécheurs de bottes, prêts à vendre père et mère, et à rajouter la maîtresse en bonus pour dire « mais mon cher ami, je connais personnellement Xave, je veux dire M. Prestou… » et de vanter ma grande générosité, ma clairvoyance et je ne sais quelle autre vertu que le pouvoir vous offres… S’il me voyait là, tremblant d’angoisse dans ce bureau, et à cause d’eux en plus…

Tiens, il y a de la pub aussi…
« AVEC PI 3,14116
Votre communication tournera rond »
*voir nos conditions générales de vente au verso


Mouais, on ne sait jamais, on va le garder sous la main, celui-là…

C’est déjà la fête à côté, ils ne sont pas anxieux eux ! Il prépare déjà pour ce soir Champagne, petits fours, buffet campagnard et vin. J’espère qu’ils n’auront pas oublié le tire-bouchon comme la dernière fois.
Bon, ben il va falloir que j’y aille. Alors, la cravate à rayures ou la parme ? Je demanderais à Martine, ce sera plus sûr…

Dans quelques minutes, je saurais si le 6 avril prochain entre midi et treize heures, Monsieur Xavier Prestou prêtera serment sur la constitution Française…

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Voici ma participation au Sablier de printemps (amorce 6) plus le jeux des 10 mots ;-)

Rien qu'une heure...

Pff, en général, le changement d'heure je m'en moque royalement, ce n'est pas plus dur à gérer qu'un décalage horaire quand on voyage... Mais là, ils font chier suer! Tain je bosse demain à 8 heures du mat, donc il sera...
7 h 00!!! Moi au boulot un dimanche matin, à 7 heures, non mais on croit rêver!!! ;-(

Un dernier verre pour la route...

Certains soirs, pour faire mon intéressant, il m'est arrivé de monter sur une chaise, de me draper dans un torchon à carreaux et de déclamer une poignée de vers avec des accès de lyrisme proportionnels à mon taux d'alcoolémie. Il s'agissait de l'extrait suivant : « C'est pas marqué dans les livres / Le plus important à vivre / C'est de vivre au jour le jour / Le temps c'est de l'amour ». Et puis, quand le temps et la générosité s’y prêtaient, Isolde et Xave me rejoignaient pour un final en trio, qui laissait rarement notre public sur sa faim. Quand il n’y avait plus rien à mettre sous la queue du tire-bouchon, tout cela se finissait bien souvent sur un trottoir, voir même quelquefois à la maison poulaga. Cellule de dégrisement qu’il appelait cela, c’est comme une chambre à coucher, mais les barreaux ne sont pas ceux du lit qui d’ailleurs n’existait pas, remplacé par un vague banc en béton agrémenté de quelques couvertures puantes et crasseuses. Nous avions souvent la compagnie de quelques autres fêtards d'humeur badine, mais aussi de poivrot chevronné, la gueule rouge et le nez pivoine, tirant dans les cas extrêmes vers le parme. Nous étions jeunes et immortels. Nous passions le temps à réveiller le planton de service pour lui demander si la 9e décimal du nombre pi était un 3 ou 4, si c’était bien Brahms qui avait composé la neuvième de Beethoven ou si c’était blanc sur rouge ou rouge sur blanc qui rendait malade, parce que le pochtron au bout, il n’avait pas l’air d’aller bien…Finalement, on nous foutait à la porte, alors que nous protestions que nous n’avions pas vu les conditions de vente du court séjour que nous venions de faire! C’était il y a quarante ans déjà et nous en avions vingt…

Voilà à quoi je pensais en relisant le faire-part m’annonçant que la cérémonie d’adieu en mémoire de Xave et Isolde, aurait lieu le 6 avril prochain entre midi et treize heures. Drôle d’heure pour une cérémonie !
Ils ont été fauchés par une voiture conduite par un jeune de 18 ans, en état d’ébriété…

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Voici ma participation au Sablier de printemps (amorce 5 et provenant de Réhabilitons un grand auteur, de M. LeChieur.) plus le jeux des 10 mots;-)