vendredi, 14 septembre 2007

Juste une super nana...

Il y' a des jours comme cela où une simple nouvelle, glanée au hasard du net, vous remplit de nostalgie. Aucune chance de tomber dessus par les médias habituels, trop occupés qu'ils sont à chanter les louanges du grand Jacques. Remarquez, j'aimais Jacques, ou du moins jusqu'à la période du petit rapporteur. Vu mon âge de l'époque, je ne comprenais pas forcément tout, mais il y'avait les chansons. Outre la pêche aux moules qui tournent en boucle depuis ce matin sur tous les journaux télévisés ou radiophoniques, j'étais accro grave à Melle Angel :
Je frappe au nº [n=numéro du couplet] Je d'mande mam'selle Angè-leuh
La concierge me répond :
Mais quel métier fait-elle ?
Elle fait des pantalons
Des jupes et des jupons
Et des gilets de flanelle
Elle fait des pantalons
Des jupes et des jupons
Et des bonnets de coton
Ah - ah -ah - ah
Je ne connais pas ce genre de métier
Allez voir à côté

Et puis, un peu plus vieux, j'ai découvert tout ce qu'il avait pu faire, avec son complice Jean Yanne, à une époque ou la télé n'était pas encore rentrée chez nous, où la couleur n'était qu'un rêve de science-fiction pour la seule chaine existante, et où de toute façon je n'étais pas né ou pas en âge de regarder cette étrange lucarne (ben oui, à l'époque, ce n'était pas encore considérer comme une baby siter pas cher !)...

Non, celle dont je veux parler n'a pas connu la notoriété de ce cher Jacques, simplement elle m'a déniaisé les oreilles à une époque où beaucoup de mots que l'on entend aujourd'hui à la télé étaient considérés comme de la pornographie pure et dure. Attention, les moins de 25 ans, cette époque vous est inconnue et vous pourriez croire que je fabule, mais mes histoires d'adolescent remonte à ce que vous pourriez considérer comme la préhistoire, c'était déjà au siècle dernier, autour des années 1980, c'est vous dires… À l'époque, notre bon président Mitterrand avait libéré les ondes radiophoniques en ouvrant la bande FM. Eh oui, avant, il fallait juste se contenter des grandes ondes avec 5 ou 6 stations… Et ce fut l'essor des radios libres, C’est-à-dire des radios où tout et n'importe quoi pouvait êtres faits, époques bénies du délire permanent et du n'importe quoi, où les programmes musicaux n'étaient pas imposés par les majors du disque.
Donc, j'avais dans les 16/17 ans, âge con par excellence (mais cela, on ne le sait qu'après… quand on devient un vieux con…). Et j'avais trouvé mon bonheur à l'écoute, le soir, d'une des radios les plus délirantes, j'ai nommé carbone 14. Ben oui, on n’avait même pas encore envisagé internet, et le seul ordinateur personnel dont on parlait sans vraiment comprendre à quoi cela pouvait bien servir était Français et s'appelait Goupil, alors on écoutait la radio. Je vois que quelques geeks versent une larme… Bon pas moi, parce que je n'ai jamais essayé ce machin et n'étais même pas tenté… Donc sur cette radio, il y'avait des animateurs fous qui utilisaient des mots dégouttants et grossiers et se lâchaient complètement. Les auditeurs pouvaient téléphoner, et se faire insulter ou participer à l’orgie vocale quotidienne. Un soir, on a même eu le droit à un couple faisant l'amour en direct, le tout commenté par le speaker de service. Parmi ces fameux animateurs il y'avait Jean Yves Lafesse, mais surtout Super Nana, une folle dans son genre, délirante, qui demandait aux auditeurs de taper leurs bittes organe masculin sur le téléphone, pour juger de la qualité du dit organe… Quand on est ados, à cette époque, entendre une fille dire des choses pareilles avait un goût particulier. Bon je suis d'accord, aujourd'hui, cela parait complètement nul et si j'avais des enfants, et qu'ils écoutassent ce genre de truc, je serais certainement le premier à leur demander qu'est-ce donc que c'est bêtise que vous ouïssez ? Mais bon, l'humain prenant un peu d'âges, à tendances à oubliée ses frasques passées, surtout quand il a des enfants. ;-)

Tout cela pour dire, que ce matin, en sirotant mon café matinal, J'ai lu ici que Super Nana était morte… Et vous le croyez ou pas, mais cela m'a fait quelque chose… Nostalgie (pas la radio) quand tu nous tiens…


Super Nana



Et pour les nostalgiques, ou ceux qui n'ont pas cru un mot de mes divagations radiolibresque...