Réalisé par Claude Théret, écrit par deux journalistes – Gérard Leclerc de France 2, et Florence Muracciole du Journal du dimanche –, Sarko, mot à mot, qui est diffusé en quatre parties, est soumis au jugement de 25 Français interrogés, à partir d'extraits de discours, sur des thématiques – la réussite, la France ou encore la discrimination positive. En contrepoint, historiens, politiques, présidents d'associaition... commentent ces propos.
Je ne saurais trop que vous conseiller de regarder ce bon reportage qui s'attaque à la sémantique politique, haute en couleur s’il en est, en cette période électorale. L'on ne peut que regretter, qu'à titre de comparaison, le même travail n'ait pas été fait sur d'autres candidats. Mais finalement, n'utilisent-ils pas exactement les mêmes armes sémantiques dans leurs discours pour attirer à eux les électeurs ?
Une autre question m'interpelle. Si depuis quelque temps, internet sert de plus en plus à la diffusion de "reportage", souvent dans un but idéologique clair où la neutralité des propos est bannie, ceux-ci émanent en général, soit d'inconnu, de groupuscule politique ou associatif, voir de journaliste écarté de la télévision pour de plus ou moins sombres raisons. Or ici, nous avons affaire à un reportage qui aurait tout à fait eu sa place sur nos antennes, France 2 par exemple, où exerce un des protagonistes de ce documentaire. Est-ce une manière de mieux contourner la loi des cotas électorales qui pèse sur les médias officiels à 15 jours des élections ? Ou est-ce le résultat de pression discrète exercé par des milieux politiques qui n'apprécient pas forcément que l'on dévoile certaines ficelles de la rhétorique de propagande ? Je ne sais, mais encore une fois, internet s'impose comme un nouveau média, où se côtoie le meilleur comme le pire. Autre temps, autres mœurs…
