jeudi, 9 novembre 2006

Liberté, vous avez dit liberté...

Il fut un temps que les moins de vingt ans n'ont pas connus, où en France, pays démocratique, il existait un ministre de l'information. Son rôle, simple, était de contrôler les informations qui devaient passer dans les journaux télévisés et radiophoniques. Et bien souvent de les imposer. Les journaux papier, eux, jouissaient d'une liberté rédactionnelle plus importante. Si cette époque est aujourd'hui révolus, les pouvoirs politiques, toutes tendances confondues, on toujours essayés, avec plus ou moins de succès, d'enrayer cette liberté d'expressions.
Depuis quelques mois, subrepticement, sans que cela ne semble émouvoir qui que ce soit, et encore moins les premiers concernés, à savoir les journalistes, l'on assiste à un retour en force des pressions pour le contrôle de l'information. Ainsi, un ministre de l'intérieur bien connus, Nicolas S..., peut se permettre de faire renvoyer manu militari, le directeur d'un des plus importants hebdomadaires de la presse française, Paris Match. Et ce, sans que cela ne provoque plus que quelques réactions de principe, non seulement de la part du personnel du dit journal, mais aussi du reste de la profession. Pourtant, que l'on soit d'accord ou contre la ligne éditoriale de Paris Match, ou de tous autres journaux, il me semble que cela constitue une atteinte grave aux principes mêmes de la liberté de la presse. Mais aussi, cette affaire constitue un précédent qui met au-dessus de tout journaliste digne de ce nom, une épée de Damoclés non négligeable. Sur son blogue, Daniel Schneidermann, nous parle d'une affaire récente, où une journaliste de l'AFP est mise au ban de sa profession par les autorités policières et pénales, non pas par voie judiciaire, ce qui pourrait se justifier dans des cas de diffamation par exemple, mais simplement par des pressions sur son employeur. Black-out sur cette personne. Son tort ? Avoir commis un papier qui n'allait pas dans le sens de la publicité voulue par les services de police, lors de l'expédition policière et médiatique sur la cité des Mureaux. Il est étonnant, à une époque où la profession journalistique revendique haut et fort sont indépendance, qu'aucun journal n'est parlé de la chose, que ni l'AFP, en premiers lieux concernés, ni ses confrères, n'est pris la défense de cette journaliste et n'ai mis sur la place publique l'histoire de cette censure de fait. L'épée de Damoclés m'a l'air bien efficace, et gare au tireur franc ! Quant à nous, en cette période électorale, nous ferions bien de nous méfier, dans ce que nous lisons ou voyons à la télé, de ce que j'appellerais de plus en plus une pseudo indépendance de l'information. La presse en général est un contre pouvoir nécessaire dans une démocratie, mais quand son côté "contre " disparait au profit du pouvoir en place, on n'est plus très loin de certains régimes totalitaires...

Allez lire L'article de Daniel Schneidermann


[maj]: Une petite brève du journal "Le monde" en rapport avec le contrôle de l'image par les politiques...