Je me suis réveillé la bouche pâteuse, un horrible sentiment de fierté pointant dans le cœur, un rire sardonique. J’ai ouvert mes volets violemment. Ils se sont abattus sur le mur puis m’ont claqué dans la gueule dans un retour à l’expéditeur digne du meilleur des boomerangs. Voilà qui m’apprendra à retomber sur terre… Pourtant, je suis fier, je l’ai fait huit fois de suite ! c’est vrai quoi ! Souvent, les gens se vantent, mais après plus rien, moi je l’ai vraiment fait, et j’ai des preuves et puis… Là, j’ai été jusqu’au bout, merde, c’est vrai quoi ! Vous croyez que c’est facile vous ? Je bosse, alors il fallait faire vite, et pourtant le faire bien, parce que sinon, tout de suite c’est des critiques, des petites remarques, l’air de rien, sur vos capacités, la manière de faire, le style. Et puis des fois on vous dit que c’est bien court, le coup d’après, que c’est trop long. Et puis, malgré les potions magiques selon les humeurs, c’est trop petit, ou au contraire trop grand… Même si l’on croit qu’un petit pétard, c’est trop cool, quand faut y aller, ben… Faut y aller. Alors, on se masturbe l’imagination, pour trouver de nouveau truc, des fois très capiloctracté, mais bon, on cherche. On est jaloux des réussites des autres, parce que finalement, l’on n’est pas le seul à avoir pratiqué la déviergisation.
Bon allez je vais me calmer en regardant des photos de Paris quand j’étais ado, avec quelque bon vieux tube de l’époque, et puis puisque je ne suis pas le seul à avoir réussi cet exploit je vais signer mon 9e coup d’affilé des sabliers givrés. Parce que oui, dans mes textes il y a du bon, du mauvais, mais je me suis bien amusé et encore plus à la lecture des textes des autres…
C’est quand les prochains ?

--------------------------------------------------
Voici ma participation au Sablier Givré grain 9, un incipit sur une proposition de Mavie...